Première montréalaise réussie pour Michel Barrette, hier soir au Gesù. Il a beau raconter des blagues qu'on a parfois déjà entendues, c'est toujours un plaisir de voir cet humoriste, à la fois tendre et coquin, un peu comme notre mononc' brodant toujours le même tissu d'histoires.

En belle forme physique, Michel Barrette a encore parlé de sa vie, de ses chars, de son grand-père. Avec des anecdotes drôles et inoffensives. Mais autant j'avais ri aux éclats l'an dernier à l'avant-dernière représentation de Drôle de journée, avec ses histoires abracadabrantes de F18, de chars et de faiblesse cardiaque... autant cette année, le spectacle m'a paru manquer de nouveauté.

L'humoriste de 55 ans, accompagné de sa chaise berçante, a fait comme l'an dernier, il a demandé aux spectateurs dans quelle tranche d'âge ils étaient. Le plus âgé était d'ailleurs... le conférencier Jean-Marc Chaput, 82 ans.

Il a redit qu'il a arrêté de boire le 15 août 1997 et a reparlé de la dame qui ne riait pas un soir... parce qu'elle était anglophone.

Sinon, rien de révolutionnaire (Richard Martineau l'a aidé aux textes, on ne voit pas en quoi...), Barrette plonge dans le gras, demande aux spectatrices de dire à quelle catégorie de testicules appartiennent celles de leur conjoint...

Il raconte que sa grand-mère pète le feu mais «pète loose», «du pet de collection». Il parle de sexe, quand il embrassait à 15 ans sa prof d'anglais et du prof d'auto-école qui revendait des permis pour 20$: «Il donne des conseils au maire de Laval, lui maintenant!», a-t-il lancé.

L'éternelle blague de l'aéroport que nombre d'humoristes racontent a beau être classique, elle fait rire à pleurer. Alors on est prêt à lui pardonner de nous servir presque toujours la même recette, car on est bien en compagnie de Michel Barrette.

Lui aussi d'ailleurs: «Vous avez pas idée comme j'aime être assis là, pis vous raconter des choses», lance-t-il à un moment donné.

Maintenant qu'Yvon Deschamps a pris sa retraite, Michel Barrette, avec ses 30 ans de métier, est devenu un peu notre mononc' raconteur avec sa façon de faire rire un peu désuète, mais tellement sympathique et humaine, un humour qui ne blesse personne et qui comble tous les publics, puisque la salle était composée de spectateurs de 17 à 82 ans visiblement enchantés. Autant que lui.