Six ans après son premier spectacle solo, Les théories de Fallu, l'humoriste Stéphane Fallu peaufine son deuxième spectacle, qu'il rodera l'an prochain et sur lequel il travaille avec le duo Dominic Sillon et Martin Cloutier.

Stéphane Fallu mène sa barque depuis une quinzaine d'années avec les bars, les spectacles d'entreprises, les premières parties, les spectacles-bénéfices et les numéros dans des galas Juste pour rire ou au Grand rire de Québec. Ce rythme convient à cet artiste qui prend la vie comme elle vient et qui s'est fait connaître avec ce personnage attachant de timide à l'allure dégingandée et un peu gauche. Tellement proche de ce qu'il est vraiment.

«Je suis un «vivre et laisser vivre», dit l'humoriste de 43 ans. Et un rêveur. Je ne suis pas Martin Matte ni Louis-José [Houde]! Je vais mourir et je serai toujours ce personnage. Mais j'ai toujours bien gagné ma vie dans ce métier. Sauf qu'à un moment, je me suis demandé ce que je voulais dire de plus, y aller plus dans la formule, tout en restant Fallu.»

Martin Cloutier va donc mettre en scène son deuxième spectacle solo, tandis que Dominic Sillon travaille sur les textes. Les trois humoristes font partie de la même boîte de production, Avanti, tout comme Jean-François Mercier, Martin Petit, Guillaume Wagner et Cathy Gauthier.

«J'aime beaucoup Dominic et Martin, dit Stéphane Fallu. Ils ont une efficacité dans le gag. J'aime rêver, j'aime partir, alors ça va me guider tout en me permettant de rester dans les mêmes sujets.»

Stéphane Fallu affirme que les spectacles d'humour au Québec sont beaucoup plus punchés qu'avant. «Si tu écoutes des vieux shows, il y a des gags toutes les deux minutes, alors que maintenant, c'est comme un métronome.»

Il veut donc exploiter ce côté plus punché et élargir son propos. «Je veux parler d'échecs, car j'en ai vécu, dit-il. Autour de moi, y'a beaucoup de monde déprimé. On parle de ceux qui ont réussi, mais on ne parle pas des gens qui ont des rêves de p'tit cul et qui échouent. La vulnérabilité m'intéresse beaucoup et les petits problèmes de la vie qu'il faut gratter parfois, aussi.»

Il veut parler de l'ordinaire, de son rôle de père et des anecdotes de la vie quotidienne. «Je veux parler du couple, des clichés, du fait que c'est plus vrai que c'est la fille qui va checker si le verre est rangé à la bonne place! J'ai des amis de gars plus gossants que moi qui peuvent engueuler leur blonde parce qu'elle n'a pas mis le sac à pain comme du monde dans la poubelle, mais lui, il rentre à 4h du matin complètement saoul! Mais ça, c'est correct, et range tes verres comme du monde!»

Enfant adopté, Stéphane Fallu dit avoir conscience de ne pas «être comme les autres» dans le milieu de l'humour. Il n'en fait pas un plat. «Autour de moi, dans mon métier, des collègues sont des monuments de confiance! Moi, je ne suis pas comme ça. La première fois que j'ai rencontré Louis-José Houde pour son premier show, je lui ai dit: «Tu sais, Louis-José, tu vas monter, mais si tu redescends, je serai toujours là!» Y'a des premiers trios et y'a des troisièmes trios. Moi, j'aime mieux une carrière de 20 ans qu'être 3 ans au top