Choisir de faire rire en évoquant un verset de la Bible présente des risques divers. Celui de choquer notamment, sinon d'ennuyer profondément. Mais le premier de quatre volets de la série Comedy in Biblical Proportions, présenté samedi soir au Théâtre Sainte-Catherine par l'humoriste Robby Hoffman et ses trois invités, a montré que si l'idée est osée, ce qu'il en ressort est finalement assez... spirituel.

Pour ce premier volet (le prochain sera présenté en novembre), Robby Hoffman a choisi le thème «Tu aimeras ton prochain», qui devient en anglais «Tu aimeras ton voisin». Robby Hoffman et ses invités K Trevor Wilson, Dan Bingham et Phil Dubrovsky ont ainsi brodé pendant deux heures sur leur approche de la religion et sur la réalité du voisinage en 2012 par rapport à ce qu'elle était avant l'ère chrétienne.

Robby Hoffman a d'abord raconté comment elle a grandi dans une grande famille (10 enfants) juive orthodoxe de Brooklyn, où la Bible était un aliment quotidien pour l'esprit. Elle a ensuite parlé des frasques de son bruyant voisin Francis et de l'indifférence que les gens affichent souvent vis-à-vis de ceux qu'ils rencontrent.

«Quand on se souvient de l'histoire du bon Samaritain venu en aide à un homme blessé et volé, aujourd'hui, c'est fini tout ça! a-t-elle lancé. Combien de fois me suis-je retrouvée ivre morte à l'angle de Bishop et Sainte-Catherine sans que personne ne me vienne en aide!»

Elle a aussi ri du candidat républicain Mitt Romney, en disant qu'il avait une vision floue du concept de voisinage. «Pour lui, ses voisins, ce sont les Mexicains? Il ne doit même pas savoir où est le Canada!»

Puis, après une introduction plutôt crue, Phil Dubrovsky ne s'est pas vraiment tenu près du thème de la soirée, préférant parler de nos habitudes alimentaires. C'était plus évident chez Dan Bingham, qui a dit venir d'une famille d'origine irlandaise très catholique et très pratiquante.

«À force d'aller communier à l'église tous les jours et de s'y faire donner le corps du Christ, ils ont bien dû manger un Christ entier par mois pendant des années!», a-t-il dit.

Mais c'est K Trevor Francis, très aimé à Toronto, qui a livré la meilleure performance. Avec sa façon tranquille de raconter en pesant bien ses mots, il a beaucoup fait rire la salle, notamment quand il a dit être né dans une «horrible» famille membre de l'Église de la science chrétienne.

«Dans cette église, on refuse tout traitement médical, car on pense qu'on peut tout guérir avec des prières. Autant vous dire que toute ma famille est morte!»