La ville de Lourdes, dans le sud-ouest de la France, a organisé au début juillet son 1er Festival d'humour franco-québécois. Sept humoristes québécois ont participé à ce nouveau festival créé en partenariat avec l'École nationale de l'humour. La Presse a rencontré un des organisateurs français du festival qui prépare déjà le programme de l'an prochain.

Le Festival de l'humour franco-québécois (FHFQ) a été créé par la municipalité de Lourdes, à l'initiative de son maire, Jean-Pierre Artiganave. Connue pour sa grotte et ses pèlerinages, la ville pyrénéenne veut donner une image plus moderne d'elle-même, le maire estimant que «la joie et l'espoir peuvent cohabiter».

Lourdes a une tradition théâtrale. Cofondateur du festival, Norbert Dahman y forme des jeunes en art dramatique depuis 11 ans dans le cadre d'un cours municipal de théâtre.

C'est lui qui a eu l'idée de s'associer à l'École nationale de l'humour et à sa directrice, Louise Richer, pour fonder le FHFQ. «On connaissait l'École et ça nous semblait important d'avoir des relations avec des formateurs car chez nous, ce type d'école n'existe pas», explique M. Dahman au téléphone, de Lourdes.

«L'humour rime aussi avec Québec, c'est un passage obligé», ajoute son collègue, Serge Labordère, directeur de cabinet du maire, venu à Montréal rencontrer Louise Richer et son adjointe, Josée Charland, directrice Spectacles et Projets spéciaux.

Le but était de préparer le millésime 2013 du festival. La cuvée 2012, qui a réuni 14 artistes dont sept Québécois (Les Nanas Coustiques, Adib Alkhalidey, Mario Jean, Olivier Martineau et François Bellefeuille) a été un succès. «Je ne pensais pas que les gens viendraient aussi rapidement et massivement voir des spectacles, dit M. Dahman. La salle de 900 places a été pleine en une heure. C'est un signe que cela a déclenché un réel désir dans la population.»

«Outre les spectacles, il y avait sur place une ambiance, un échange entre les humoristes, les organisateurs et les jeunes du cours d'art dramatique très intéressants, dit Louise Richer. Une vraie rencontre qui permettait de voir comment la culture se vit dans chacun de nos pays, la question de la langue aussi.»

Le festival a également organisé un concours pour désigner le meilleur humoriste. La victoire d'Adib Alkhalidey a été déclarée à l'unanimité par un jury formé de cinq Français et des Québécoises Louise Richer et Josée Charland.

«Adib a transcendé beaucoup de choses, au niveau du texte, du social, de la politique, de la vie quoi, dit Serge Labordère. Exprimant quelque chose qui en humour a un intérêt immédiat. Avec lui, c'est comme si on lisait un livre de sociologie. C'est un artiste qui apporte à la société des choses énormes et on reconnaît là la valeur de l'École, sa rigueur, un vivier où des jeunes peuvent évoluer et s'épanouir.»

M. Labordère a vu plusieurs spectacles du 30e festival Juste pour rire pour découvrir des jeunes humoristes susceptibles de participer à la prochaine édition du FHFQ. Il est venu également remettre à Adib Alkhalidey son prix de 7000 dollars.

En 2013, le 2e Festival de l'humour franco-québécois proposera plus de spectacles avec plus d'humoristes québécois et plus d'animation dans les rues. Les organisateurs veulent en faire une vraie fête d'amitié entre Lourdes et le Québec.

«Au-delà du festival de l'humour, c'est l'idée de créer des relations durables avec nos amis du Québec, dit Serge Labordère. Un jour, on voudrait même aller au-delà des artistes de l'humour pour véritablement faire vivre la culture franco-québécoise à Lourdes.»