Lors de sa visite à Chicago dans le cadre de Just For Laughs, La Presse a rencontré Stéphan Bureau à l'Hôtel Sax, le quartier général de l'équipe de Juste pour rire et de son partenaire américain TBS. En pleine préparation du Gala du 30e, qui rendra hommage à trois décennies d'humour au Québec, l'animateur était en quête d'inspiration chez nos voisins américains du Midwest. Depuis près d'un an, Stéphan Bureau est également responsable du développement de la machine télé de Juste pour rire.

«Je profite de cette ville exceptionnelle, mais surtout, je travaille un peu, sinon beaucoup! Je voulais m'inspirer de certaines choses, voir comment se fait la programmation. Je suis très curieux aussi de Chicago en soi et de la place que l'humour y occupe. Il y a un réseau extrêmement rigoureux de salles pour le stand up. C'est à mi-distance entre les cabarets expérimentaux et nos grandes salles, la troupe d'improvisation Second City étant l'inspiration ultime. Alors que je réfléchis à ce qu'est devenu l'humour depuis 30 ans au Québec, je trouve que c'est quelque chose qui manque encore chez nous», explique l'animateur des Grandes entrevues Juste pour rire.

Correspondant à Washington il y a tout juste 20 ans, Stéphan Bureau, qui en est à sa seconde visite au festival, est tout particulièrement friand du stand up à l'américaine.

«Quand j'étais à Washington, j'étais tous les lundis au Comedy Nest, parce que ça donnait un pouls intéressant de ce que les Américains pensaient. Les humoristes nous en disent toujours un peu sur la société, même s'ils ne font pas de politique. Même quand il s'agit du couple, tu peux très bien identifier les tabous d'une société à travers son discours», précise-t-il.

Si Montréal peut envier à Chicago ses salles de spectacles faites sur mesure pour le stand up, elle est cependant un modèle en matière de diversité en humour.

«Notre grammaire de l'humour est beaucoup plus vaste, et je m'en suis particulièrement rendu compte en préparant le gala du 30e. On est un peu blasés avec les galas, mais ce qu'on demande aux artistes de faire sur mesure, il n'y a personne qui demanderait ça à un humoriste aux États-Unis. Ils ne sortent pas de leur zone de confort parce qu'ils ne présentent pas de nouveau matériel», conclut l'animateur.