Ils ont mûri. Ils ont maigri. Ce sont des Denis Drolet nouveau genre, qui se veulent plus sages, qu'on découvrira le 8 février au Gesù dans Comme du monde, le troisième spectacle du duo formé des humoristes Vincent Léonard et Sébastien Dubé.

Que s'est-il donc passé dans la tête des Denis Drolet? Les deux rigolos aux costumes bruns kaki auraient-ils l'intention de redevenir normaux?! En tout cas, ils seront cravatés et sans col roulé dans leur nouveau show Comme du monde...

«Quand on a écrit nos textes, on voulait élargir notre public et devenir un peu comme du monde: avoir un bon véhicule, une bonne job, faire des enfants, avoir une demeure arrangée au goût du jour, explique Vincent Léonard, le Denis Drolet pas-de-barbe. Du coup, on joue avec ça durant le spectacle et on en rit.»

Les personnages incarnés par Vincent Léonard, «l'enfantin», et Sébastien Dubé, « le grand frère barbu », vont toutefois continuer d'exister. Rassurez-vous! «C'est impossible de les laisser tomber, dit Sébastien. Ces deux gars-là, très tordus, très cartoon, vont demeurer, mais on les fait évoluer et c'est ça qui est drôle.»

Cela étant dit, les Denis Drolet ont vraiment changé. On l'a constaté sur scène lors du gala de Guy Nantel, en juillet dernier. Un humour moins absurde et un look très différent.

«On a perdu une cinquantaine de livres chacun», dit Sébastien. «Y a comme un comédien de moins dans les Denis Drolet!» ajoute Vincent en riant. «On est rendu deux ! dit Sébastien. En fait, c'est un choix de vie. On est papas tous les deux. On a changé notre mode de vie.»

Le duo inspiré de Ding et Dong et de RBO a aussi choisi de varier son humour, de ne pas s'en tenir strictement à l'absurde, au non-sens et au malaise, « à l'humour marginal de collégien », de dire Sébastien.

«On voulait passer à une autre étape, à quelque chose de moins ringard, dit Vincent. Juste à cause du look et de certaines interventions bizarres à la télé, des gens se disaient que ce n'était pas pour eux, ce genre d'humour. Pourtant, quand ils viennent voir le spectacle, ils se rendent compte qu'on n'est pas juste des gros fuckés mal habillés! »

Dans Comme du monde, les Denis Drolet créent un univers théâtral inspiré d'Eugène Ionesco et du surréalisme. «On évoque le désir de renouer des liens avec un père que les Denis Drolet n'ont jamais connu, celui d'avoir des enfants et celui d'être comme du monde », dit Stéphane.

«Ça nous plaît de penser qu'un spectateur puisse être touché ou éprouver une émotion autre que le rire dans un spectacle des Denis Drolet qui est supposé être une grosse connerie!» ajoute Vincent.

Le moustachu Just-to-Buy My Love prendra un peu plus de place dans ce spectacle mis en scène par Pierre-François Legendre, une première pour «l'invincible» comédien. L'humoriste Sylvain Larocque a peaufiné les textes du duo.

Amis depuis l'âge de 7 ans, Vincent et Sébastien (qui ont fait ensemble l'École nationale de l'humour en 1999-2000) sont en pleine ascension professionnelle. Comme Anthony Kavanagh, Rachid Badouri, Louis-José Houde et Martin Matte avant eux, ils envisagent de se rendre en France pour tenter leur chance.

«On cherche la bonne personne qui pourrait nous essayer, car ça nous intéresse vraiment», dit Vincent Léonard, qui se verrait aussi présenter les Denis Drolet en anglais au Canada ou aux États-Unis.

Comme du monde, avec les Denis Drolet, les 8 février, 27 et 28 avril au Gesù.