Christian Vanasse, François Patenaude, Brigitte Poupart, Vincent Bolduc et Jean-François Nadeau ont offert au public du Métropolis, mardi soir, la traditionnelle revue de l'année au vitriol des Zapartistes.

ZAP 2011 est marqué par un changement d'équipe, avec le remplacement de François Parenteau par Vincent Bolduc et Jean-François Nadeau. Pour cette huitième année, les Zapartistes font une large place au Québec dans la première partie de leur spectacle.

Les cinq complices reviennent notamment sur la polémique entourant les gaz de schiste, avec un Christian Vanasse en André Boisclair gesticulant, en pleine campagne de valorisation du «jus de roche», accompagné par Jean-François Nadeau imitant un Lucien Bouchard qui s'exclame: «N'ayons pas peur de prendre des risques. Forons, mes amis! Forons, pas de capote!»

La crise au Parti québécois est transposée en téléroman mettant en vedette Pauline Marois (Brigitte Poupart) et Pierre Curzi (Jean-François Nadeau), alors que François Legault (Christian Vanasse) devient le populaire «Papa Legault». Que ce soit en Ron Fournier, en André Boisclair, en Mario Dumont et même en Karl Marx, Christian Vanasse est virulent et percutant. Il reprend également sa parodie (très réussie) de Pierre Karl Péladeau, alias Citizen Karl.

L'importance de s'indigner

Le printemps arabe est sans doute le sujet-vedette de la soirée; les Zapartistes y voient une source d'inspiration pour le Québec, rappelant l'importance de s'indigner. Les deux nouvelles recrues parodient d'ailleurs le TVA Nouvelles de Pierre Bruneau (Vincent Bolduc) alors qu'un Richard Latendresse (Jean-François Nadeau) est envoyé pour interviewer les indignés du square Victoria, «ces sauvages primitifs».

Nadeau, à qui on a confié la parodie de Jean Charest et de son Plan Nord, mais aussi de Stephen Harper, apporte une touche de théâtralité aux personnages habituellement interprétés par François Parenteau, sans pour autant le surpasser. Pour sa part, Vincent Bolduc s'en tire bien avec son imitation de Régis Labeaume, mais déçoit en Raôul Duguay chantant l'hymne du Québec.

Jean Charest, zéro de l'année

La seconde partie du spectacle est la plus drôle. Elle porte sur les questions internationales et fédérales. Elle débute par une rubrique nécrologique réussie avec, entre autres, un hommage hilarant à Kim Jong-il, tandis que celui à Jack Layton par Gilles Vigneault (Jean-François Nadeau) aurait pu nous être épargné.

L'excellente Brigitte Poupart se transforme ensuite en une Joyce Napier échevelée, reprenant les perles de Michele Bachmann.

Les Zapartistes concluent leur spectacle en décernant le zéro de l'année à Jean Charest, chantant «Bye, bye, bye, Jean Charest, et ferme ta crisse de gueule» ou encore «Va donc pourrir en enfer», alors que les révoltes populaires repartent en «héros de l'année».

Humour caustique et rires jaunes sont au rendez-vous dans ce spectacle de trois heures (avec entracte), même si certains sujets auraient pu être épargnés et certains gags, écourtés.

Bref, les Zapartistes offrent au public un cadeau de fin d'année nécessaire par son message politique, mais pas toujours drôle et parfois même déplacé. Mais comme on dit, c'est l'intention qui compte!

ZAP 2011, jusqu'à vendredi soir au Métropolis.