Pas facile pour les humoristes d'être originaux. Les thèmes qu'ils abordent sont souvent puisés aux mêmes sources: l'actualité, la vie de famille, vieillir, l'internet, Montréal et ses travaux routiers...

Le nouveau spectacle d'André-Philippe Gagnon présenté ce jeudi soir au Théâtre Maisonneuve n'a pas échappé à ces habituels sujets que l'humoriste a livrés dans une formule qui sentait un peu le réchauffé.

Le spectacle a débuté avec une comédie musicale, Cônemania, qui s'est moquée des travaux dans les rues de la métropole. Il imite ainsi Garou avec Le monde est cône, accompagné d'images de travaux dans les rues.

Sur le même thème, les voix de Richard Desjardins et de Paul McCartney étaient bien faites. Par contre, l'imitation du maire du Plateau, Luc Ferrandez, marchant au pas de l'oie, est douteuse.

Bonne idée, par contre, ces morceaux de béton qui tombent sur scène quand il chante Toute la pluie tombe sur moi avec le timbre de René Simard.

André-Philippe Gagnon s'attaque ensuite aux commentateurs de hockey et à l'entraîneur du Canadien, Jacques Martin, ce qui a déridé un peu la foule, avec notamment les célèbres péronismes.

Puis, avec son palmarès de l'actualité, l'imitateur a raté les imitations de Lise Dion et de Jean-Marc Parent mais s'est bien rattrapé avec André Sauvé, Guy A. Lepage et Coeur de pirate, Stefie Shock et Yvon Deschamps.

Chanter Paul Piché dans la langue de Mordecai Richler était aussi une bonne trouvaille, tout comme d'imiter Kevin Parent interprétant Le petit roi en visant le maire de Québec, Régis Labeaume.

La deuxième partie du spectacle était consacrée à l'histoire du rock présentée par Elvis Gratton. Beaucoup de classiques, souvent bien interprétés (Mick Jagger, Barry White et Joe Cocker plus vrais que vrais) mais tellement déjà entendus...

André-Philippe Gagnon a encore une très belle voix, de bonnes idées de mise en scène et travaille fort sur ses imitations, mais son spectacle de variétés était mi-figue mi-raisin sauf la fin plus réussie quand il a fait un pot-pourri qui a réchauffé la salle.

Mais les rires presque permanents au spectacle Le temps qui court de Lise Dion présenté la veille en première au Théâtre St-Denis, étaient, hier soir, beaucoup plus clairsemés et moins francs à la Place-des-Arts. Ce genre d'humour gentillet aurait-il pris un coup de vieux?

André-Philippe Gagnon est un réseau social

Théâtre Maisonneuve