Humoriste de la relève, Geneviève Gagnon a déjà 10 ans d'expérience. Elle a foulé les scènes de tous les bars du Québec et participe depuis 5 ans aux galas Juste pour rire. Mardi, à 43 ans, elle présente son premier one-woman-show à Laval. Gros défi pour une battante.

Geneviève Gagnon est peut-être fille unique, mais mardi, dans la salle André-Mathieu de Laval, 40 membres de sa famille seront là pour la première médiatique du spectacle de «leur» Geneviève. Même si cette «fille qui ose» n'a pas peur de grand-chose.

«Les cousins et cousines, on est tous du même âge, dit-elle. On est déjà partis en vacances ensemble à la Riviera Maya, au Mexique. On était 40! Alors, ils vont venir m'encourager même si ça fait loin pour eux.»

Geneviève Gagnon est une fille de Black Lake, une communauté fusionnée à Thetford Mines en 2001. «Mon bonheur, c'est quand je suis assise sur une chaise berçante dans une cuisine où tout le monde parle l'un par-dessus l'autre et où on mange des patates pilées avec du ragoût de pattes de cochon. Ça, c'est Geneviève!»

La devise de Black Lake, Fortis super omnes (qui signifie «Fort avant tout»), va bien à Geneviève Gagnon. L'humoriste, qui fait de la boxe régulièrement, sait se battre. Durant son spectacle de 90 minutes, elle parle donc de sa vie de mère de famille monoparentale qui a élevé son ado seule, mais qui aimerait bien trouver un compagnon attentionné.

«Je parle de la garde partagée et de la façon dont je m'y prends pour rencontrer quelqu'un sur Réseau Contact... et que ça ne marche pas! Le gars qui s'appelle Grosse Mayoche, en partant si c'est son surnom, ça m'tente pas de faire ma vie avec lui!»

Elle aborde des sujets connus de toutes les familles. «Mon show est unisexe, car que ce soit un homme ou une femme, on fait des lifts, on court et on vit l'adolescence des enfants.»

Elle raconte des anecdotes sur son célibat. «Je n'en reviens pas, le nombre de filles qui deviennent célibataires dans la quarantaine; alors je raconte ce que ça a l'air d'une sortie de filles aux gogo-boys, au centre de massage ou pour se faire tirer les cartes.»

Avec François Léveillée

C'est l'humoriste François Léveillée qui met en scène son spectacle et qui en a fait la script-édition. «Il me sort de ma zone de confort, dit-elle. Il m'apprend à me placer, à respirer, à prendre le temps de communiquer et à jouer mes personnages.»

Geneviève Gagnon a croisé François Léveillée il y a deux ans grâce à son producteur Jean Forand. Cet agent d'artistes qui produit des spectacles en Floride avait bien aimé le DVD qu'elle lui avait soumis.

«D'habitude, je n'ai pas le temps de regarder les démos, mais ce soir-là, je l'ai fait, dit M. Forand. J'ai vu Geneviève comme un diamant mal poli. J'ai appelé Luc Senay pour qu'il voie ça aussi. J'ai appelé ensuite Michel Barrette et il m'a dit de la faire signer, car c'était une boule d'énergie. François Léveillée m'a dit la même chose et a voulu faire la mise en scène. Ça a débuté comme ça. Depuis, Geneviève a grandi. Un vrai coup de coeur.»

L'humoriste rode son spectacle depuis juillet 2010. Une centaine de représentations sont déjà prévues sur la Rive-Sud et dans la couronne nord, mais pas encore à Montréal. Trop cher à produire, explique M. Forand.

Mais Genevière Gagnon est contente. «Je vais tourner jusqu'en 2013, dit-elle. C'est énorme!» Il faut dire qu'elle a fait du chemin depuis le temps où elle faisait rire ses collègues chez Bell, où elle était cadre. Mardi, il y aura sa famille, sa mère et son fils Carl pour la soutenir. Ses amis d'enfance aussi et d'anciens collègues de travail.

«Mes anciens patrons seront là. Ils ont toujours été derrière moi. Tout le temps. Ce premier one-woman-show est l'aboutissement de beaucoup de travail et de sacrifices. Mais c'est beau, ce que je vis. C'était un rêve inatteignable et là, ça existe. Je suis prête.»

Premier one woman show de Geneviève Gagnon, le 27 septembre à Laval et le 6 octobre à Saint-Hyacinthe