La Presse l'avait vue plusieurs fois depuis un an. Plein de talents, Korine Côté n'avait toutefois pas atteint cet état de grâce, en humour quand tout fonctionne en même temps. Le geste, le ton, le punch, l'intonation.

Mardi soir, son show 60 minutes avec Korine Côté, présenté encore mercredi soir dans la salle Hydro-Québec du Monument-National, a démontré qu'elle a acquis une belle aisance très prometteuse.

Elle a recréé, comme si on y était, une longue et pénible journée aux glissades d'eau et réglé ses comptes aux prétentieux, aux dangereux et à... Michèle Richard.

Comme le font Guillaume Wagner et Kim Lizotte, Korine Côté surfe sur les défauts des êtres et de la société en général avec un délicieux cynisme qui passe très bien.

Et elle a des numéros intéressants. Quand elle décortique la chanson L'aigle noir de Barbara chantée par Marie Carmen, elle parviendrait presque à nous faire haïr la poésie!

Un peu comme Guillaume Wagner, elle est très forte pour fusiller avec des mots les automobilistes qui roulent comme des dingues et mettent la vie de piétons et de cyclistes en danger, comme on en voit à Montréal dans les zones de 40 km/h. Ou pour vilipender les Montréalais qui oublient de se mettre du déodorant sous les bras le matin et qui «parfument» le métro après leur journée de travail.

Ou pour se moquer des snobs fiers d'avoir un iPhone ou un Mac.

Elle plante aussi Vidéotron qui veut lui faire payer 50 $ parce qu'elle a dépassé son quota de téléchargement.

Son numéro du Japonais qui lui pique sa place dans le métro est toujours bonne, même quand c'est la quatrième fois qu'on l'entend!

C'est la force de la nouvelle Korine Côté. Plus sûre d'elle. Un texte plus intéressant. Elle est bien partie...et le public lui a donné une de ses plus belles ovations.