On l'avait perdue de vue depuis quelque temps et sa belle face de clown tendre commençait à nous manquer: l'humoriste Dorice Simon est de retour sur scène à Montréal avec une nouvelle équipe et un nouveau one woman show, C'est des choses qui arrivent!

En entrevue à La Presse, Dorice Simon se lève de sa chaise comme si elle était montée sur ressort, chaque fois qu'elle évoque un extrait de son spectacle. Avec ses cheveux frisés et sa mine de coquine, elle est hilarante. Juste à se déplacer!

Dorice Simon est de la graine de ces artistes qui vous touchent par leur polyvalence, une caractéristique qui en fait des êtres difficiles à cerner, mais tellement riches de diversité. Après avoir fait de la musique puis du théâtre, l'humoriste originaire de L'Anse-Saint-Jean s'est frayé un chemin, non sans difficultés, au sein de la famille tissée serré des comiques québécois. Mais là, après avoir «virevolté», comme elle dit, pendant 10 ans, elle pense avoir enfin trouvé son Graal.

Elle a en effet rencontré Louis St-André, producteur, concepteur, directeur artistique, au début 2009, pour lui montrer son «matériel». Il l'a remis sur les rails. Car Dorice Simon n'est pas une débutante. Elle a fait l'École nationale de l'humour dans les années 90, fut en nomination comme Découverte de l'année au gala Les Olivier, mais a galéré quelques années.

«Je suis une fille qui doute et mon humour ne passait pas dans les bars, dit-elle. Regarde la voix que j'ai, et je ne mets pas de string!» Elle a quand même tourné un peu au Québec, a fait le Saint-Sulpice, le Medley, des galas Juste pour rire, des événements spéciaux et des soirées privées. «J'ai pris ensuite une pause de cinq ans car c'est difficile, ce métier. Je voulais vraiment une équipe qui me ressemble.»

Après sa rencontre avec Louis St-André, elle a pris des cours de clown et de jeu physique avec Francine Côté et James Keylon, et quelques cours d'écriture. Puis, elle est remontée sur scène il y a environ un an. Histoire de réapprivoiser la scène.

«Dans C'est des choses qui arrivent!, je parle de moi, de ce que j'ai vécu ces dernières années, de ce que je vois autour de moi, le burn-out par exemple. Aujourd'hui, on est dans un monde de performance. La vie, ce n'est pas ça. Bref: ce n'est pas drôle, mais tout peut être amené de façon drôle! Même les funérailles de ma mère, qui nous a quittés cet été. Elle doit être là d'ailleurs, j'imagine, près de moi. Elle est mieux d'être là, en tout cas!»

Conteuse-née, l'humoriste à l'accent du Saguenay évoque aussi l'anglicisation de Montréal dans un numéro où elle se réveille et est la dernière «non assimilée» ! «C'est un vrai cauchemar, mais c'est très drôle! Je fais aussi un numéro de clown, un autre sur mes insomnies, un sur les REER, un autre sur les livres de croissance personnelle.»

Dorice Simon a rodé son spectacle au cours des derniers mois, mis en scène par Marie Charlebois, la comédienne des Éternels pigistes et de la troupe du Théâtre de la Manufacture. Claude Cournoyer, qui a travaillé avec un autre humoriste frisé (André Sauvé), fait les éclairages.

«Pour ce spectacle, je me sens plus prête que jamais, dit Dorice Simon. Je suis bien entourée et je suis en confiance. Je suis guérie!»

C'est des choses qui arrivent!, par Dorice Simon, du 3 au 5 février, à 20h, à L'Astral.