Après trois passages à Paris en près de six ans, le Cirque du Soleil compte désormais entretenir une «présence régulière» en France, sans avoir à «se battre à chaque fois» pour se faire une place.

«C'est clair qu'on va être plus présents», a déclaré le président du cirque, Daniel Lamarre, en confirmant que la tournée européenne de Cortéo conduira cette «procession théâtrale» dans la capitale française en novembre prochain, sur un site qui reste à identifier.

«On nous propose deux lieux. On a le choix. Pour la première fois, on n'aura pas à livrer une bataille pour se trouver un site», se réjouit M. Lamarre, convaincu que la «poésie» de Cortéo va opérer sur les Parisiens.

Si le Cirque du Soleil a l'impression d'être désormais désiré en France, cela n'a pas toujours été le cas. C'est pour cela sans doute qu'il a mis une bonne quinzaine d'années avant de s'attaquer au marché français avec Saltimbanco, présenté en 2005 dans la banlieue ouest de Paris, puis avec Alegria, à Saint-Denis en 2007.

Les deux spectacles avaient fait ensemble 350 000 entrées, auxquelles il faut ajouter les 50 000 réalisées la semaine dernière par Saltimbanco, à l'affiche du Palais omnisports de Paris-Bercy, dans sa version «aréna», pour une série de sept représentations.

Malgré ce succès public, on a souvent senti que le coeur - côté français - n'y était pas tout à fait, un sentiment apparemment nourri par les contraintes administratives auxquelles s'est parfois heurtée l'entreprise et par la résistance des cirques traditionnels devant la puissante multinationale. La critique, par ailleurs, n'a pas toujours été tendre à son endroit. En 2005, elle avait boudé Saltimbanco, le plus ancien spectacle du Cirque du Soleil encore sur la route, que Paris Match a encore égratigné la semaine dernière.

«Le public parisien ne connaît pas encore toute la magie du Cirque du Soleil, ses prouesses technologiques et humaines. Saltimbanco n'est qu'un avant-goût, un peu dépassé. Dommage», a écrit le magazine.

Avec Cortéo, le Cirque du Soleil est confiant de mettre le public français dans sa poche et d'emballer la critique. Cortéo a été imaginé par Daniele Finzi Pasca, dont les spectacles «Nomade» et «Rain» (du Cirque Éloize) ont été accueillis dans les médias parisiens par des concerts de louanges.

«Cortéo, c'est un spectacle grand public dans un esprit européen, avec une touche très poétique. On va prendre les Parisiens par surprise», prédit Daniel Lamarre.

La volonté du Cirque du Soleil d'être plus présent en France rejoint celle de «One Drop», qui a récolté 370 000 euros en fin de semaine lors de sa première opération en sol français. Fort de ce premier succès, Guy Laliberté a indiqué que sa fondation entendait «développer des relations à long terme avec les donateurs français».