L'humoriste Yvon Deschamps annonce qu'il prend sa retraite professionnelle et qu'il se retire de la vie publique.

Dans une longue lettre envoyée aux journalistes de Rue Frontenac, celui qui a fait rire les foules pendant des décennies précise qu'il songe à se retirer depuis déjà deux ou trois ans et qu'il aspire maintenant, à 75 ans, «à une vie calme et sans stress pour les dernières années» de sa vie.

«Je mets fin à ma vie professionnelle et publique, poursuit-il. Fier de ce j'ai accompli, heureux que mes premiers monologues revivent au théâtre.»

Cette déclaration fait suite à une entrevue accordée au Journal de Montréal dans le cadre de la promotion du spectacle Le boss est mort. Cet entretien a fait l'objet d'une vive critique dans la version électronique de Rue Frontenac, qui reprochait à l'humoriste d'avoir répondu aux questions d'un journal en lock-out depuis bientôt deux ans.

Yvon Deschamps admet avoir commis une erreur en accordant cette entrevue et c'est en quelque sorte pour se faire pardonner qu'il a donné ce «scoop» aux journalistes en lock-out.

Dans sa lettre, il explique qu'il ne veut pas être «mêlé à quelque conflit que ce soit» et qu'il n'a pas voulu prendre position. Or dit-il, c'est précisément ce qu'il regrette.

«En ne voulant pas prendre parti, j'ai pris parti» écrit-il encore avant de s'excuser, non seulement auprès des journalistes en lock-out, mais également auprès des autres syndiqués qu'il croit avoir «bafoués» par son geste.

Yvon Deschamps, qui semble ébranlé par ce qu'il qualifie d'une «bourde» de sa part, a tenu à faire un plaidoyer en faveur de la syndicalisation. Il mentionne également que cet «incident malheureux» permettra de faire en sorte que quelque chose de positif émane de cette histoire, en faveur d'un règlement du conflit qui oppose la direction du quotidien à ses travailleurs.

Le comédien affirme encore qu'il n'a pas agi par malice ou parce qu'il aurait retourné sa veste. Il conclut en indiquant qu'il croit toujours au syndicalisme comme la seule manière «d'assurer la protection des travailleurs» et qu'il s'agit de «la façon la plus civilisée d'organiser le travail, et d'établir les rapports de force entre le patronat et les travailleurs.»

Une copie de la lettre est disponible dans la version papier et sur le site internet RueFrontenac.

Les journalistes du Journal de Montréal sont en lock-out depuis le 24 janvier 2009.