L'humoriste de Jonquière Philippe Laprise sera au Gesú le 20 octobre pour la première montréalaise de son tout premier spectacle solo, Je peux maintenant mourir, qui évoque avec tendresse et rire ce qui compte le plus pour lui, sa famille.

Je peux maintenant mourir, quel drôle de titre pour un spectacle d'humour. «En fait, c'est le premier mot qui est sorti du premier jet d'écriture de ce show, dit Philippe Laprise en entrevue. Je peux maintenant mourir, c'est l'évaluation de ma vie par rapport à ma famille, par rapport à mes enfants. Ça parle de mes fiertés, de mes bons coups, de ce que j'ai réalisé dans ma vie.»

La famille est la valeur sacrée de Philippe Laprise, celle qu'il place au-dessus de tout. Il a donc pris son temps pour écrire son spectacle afin de ne pas nuire à sa vie familiale: il a trois jeunes enfants. Et la famille lui permet d'aborder bien des thèmes.

«Mes enfants sont dans le spectacle régulièrement par rapport à des sujets comme l'accouchement ou la violence faite aux enfants. J'aime aussi parler de la mort et y trouver quelque chose de comique. La fin du spectacle est d'ailleurs un clin d'oeil à la série américaine Six Feet Under, avec une belle ouverture sur la vie et mes réussites personnelles.»

Conteur, amateur de stand-up, expérimenté en improvisation, Philippe Laprise a fini l'École de l'humour en 2002. Comme la plupart des humoristes, il a commencé sa carrière dans les bars... tout en étant éducateur spécialisé, occupation professionnelle qu'il a eue jusqu'en 2007.

«Un prof du secondaire m'avait dit que je serais humoriste ou éducateur spécialisé! Quand j'ai démissionné de mon poste d'éducateur, je lâchais les assurances, le salaire, etc. Heureusement que ma blonde est prof!»

Découverte de l'année au gala des Olivier 2009 après avoir été la Révélation de Juste pour rire en 2007, l'humoriste baigne avec grand plaisir aujourd'hui dans ce milieu de l'humour où il se sent de plus en plus à l'aise.

«Quand j'étais jeune, je savais que j'allais être drôle et que je serais toujours humoriste, quoi qu'il arrive, dit-il. Ça vient de ma famille. Chez nous, on crie, on vit, on s'aime! Mon père est un diacre permanent et il est complètement sauté! C'est un homme d'Église évolué! Super comique! Je viens d'une famille tellement vivante.»

Il a commencé à écrire ce premier one man show l'an dernier et l'a rodé quelque 45 fois. Nicolas Boucher, nouveau directeur à la programmation des Galas Juste pour rire, l'a aidé dans l'écriture de son spectacle. «Pour le punch! dit Philippe Laprise. D'ailleurs, depuis un an, c'est le jour et la nuit.»

Le spectacle de Philippe Laprise est produit par le groupe de Benjamin Phaneuf, «un gars qui me ressemble», dit l'humoriste. La mise en scène est de Dominic Anctil. «Dominic m'a fait prendre conscience de mon jeu, ce petit truc dans mon oeil qui rend mon texte plus efficace, et il m'a coaché pour que je morde plus dans ce que je fais, pour que je sache relaxer quand les salles n'étaient pas pleines, pour finalement que je travaille sur moi.»

Philippe Laprise est prêt pour sa rentrée montréalaise et se rend compte de l'enjeu. «Mon premier one man show, c'est une carte de visite. Je viens me présenter au monde. Je vais recevoir les gens dans ma cuisine, pas parce que je suis gros, mais parce que c'est là qu'on vit le plus de choses en famille.»

L'humoriste de 34 ans garde toutefois les pieds sur terre. Comme le titre de son spectacle l'indique, il sait que tout a une fin. «J'aime beaucoup ça, faire de l'humour, mais ça peut être quelque chose d'éphémère. Je travaille à Vrak, j'essaie d'avoir le plus de cordes à mon arc possible pour pouvoir travailler dans plusieurs domaines, mais quand tout sera fini, ce qui restera, ce sera ma famille. C'est l'avenir pour moi. À moins qu'à 70 ans, je fasse mon huitième one man show, Laprise en chaise roulante!»

Je peux maintenant mourir de, Philippe Laprise. Au Gesú le 20 octobre à 20h