Après avoir connu un premier succès d'estime en 2008 au Théâtre Petit-Saint-Martin, puis triomphé durant cinq semaines l'automne dernier au Rond-Point, Fred Pellerin retrouve Paris.

Le conteur de Saint-Elie-de-Caxton s'est installé mardi soir à l'Européen, une jolie salle en hémicycle de 500 places du quartier Clichy, où il donnera d'ici dimanche six représentations de L'arracheuse de temps.Pour Pellerin, qui a toujours affiché sa volonté de faire les choses «étape par étape», comme au Québec, il s'agit d'un nouveau pas en avant dans sa conquête de la France.

Son passage au Rond-Point (où il avait donné 25 spectacles) avait eu valeur de consécration. Soutenu par une presse enthousiaste et un bon bouche à oreille, celui qu'on compare sans cesse ici à un «lutin» ou à un «farfadet» à lunettes rondes s'était rapidement retrouvé à jouer devant des salles pleines, où on apercevait des personnalités et des vedettes.

De ce côté-ci de l'Atlantique, Pellerin a ses fans, ses inconditionnels, mais «il lui reste à acquérir en France une notoriété proportionnelle à celle dont il jouit au Canada», comme l'a souligné Le Monde.

On l'aime, il remporte un succès sans précédent, mais «on ne le reconnaît pas encore dans la rue», signale son équipe de presse parisienne, d'autant qu'il ne fait pas de télévision, un média par définition «pressé», qui s'accommode mal du jazz verbal et poétique du conteur.

À l'Européen cette semaine, puis lors de la tournée qui le ramènera en France et à Paris en octobre, Fred Pellerin va donc continuer à «s'installer tranquillement» dans le paysage français, avec l'indéfectible appui de médias qui ne jurent que par lui.

Il y a deux semaines, la journaliste Annick Cojean, une des belles plumes de la presse française, a ainsi publié dans le supplément magazine du journal Le Monde un beau portrait de ce «voltigeur du parler québécois», qu'elle est allée rencontrer à Saint-Élie. «Il y a bien plus que du génie dans ce Pellerin-là», concluait-elle.

Il y a deux jours, Le Monde est revenu à la charge, cette fois dans les pages de son quotidien, pour vanter ce conteur qui «conjugue tradition et modernité, folklore et émotion, légendes rurales et figures burlesques».

L'autre grand quotidien de référence, Le Figaro, a été encore plus catégorique: «Ne manquez pour rien au monde ce rendez-vous d'humour et de tendresse, non sans gravité, aussi», a dit le journal en parlant des spectacles de Fred Pellerin à L'Européen.

«Ce qui subjugue le plus, c'est ce qu'il raconte. Cet art de lier une légèreté d'apparence à des thèmes souvent graves et très touchants. C'est rare et plein d'esprit», a conclu Le Figaro.