Un auteur, c'est un type qui te dit; «Ça, c'est drôle, c'est très, très drôle» d'un ton très sérieux, explique Laurent Paquin. On voudrait lui dire de rire un peu, aussi!

Celui qui incarnera le chef du parti Blanc (indépendantiste) dans Les Parlementeries sait de quoi il parle. Il a lui-même travaillé aux spectacles d'autres humoristes, notamment à ceux de Maxim Martin et d'Anthony Kavanagh.

Maintenant, c'est au tour du morning man de CKOI de faire appel à un auteur. Pour Les Parlementeries, il a demandé l'aide de Simon Cohen, un jeune diplômé de l'École nationale de l'humour qui y donne déjà un cours de chef scénariste. Laurent et Simon travaillent ensemble depuis deux ans sur des galas. Et l'expérience est concluante.

«Je ne vois pas de raison de me priver de l'intelligence de quelqu'un d'autre. J'aime aussi travailler avec des auteurs qui ne voient pas les choses de la même façon que moi», note Laurent Paquin. «Et il m'a engagé parce que je le détestais. Il a entendu dire que je parlais dans son dos!» enchaîne aussitôt Simon Cohen.

Écrire pour d'autres permet parfois d'aborder des sujets qu'on ne pourrait traiter soi-même. C'est aussi une façon de garder la créativité en éveil. «Plus tu écris, plus tu trouves de bons gags», souligne Simon Cohen, qui a été chef scénariste pour le nouveau spectacle de Jean-Michel Anctil et La minute blonde, tout en donnant lui-même des spectacles de comique dans les bars.

Mais surtout, le métier d'auteur permet à des humoristes de joindre les deux bouts, surtout en début de carrière. «J'ai commencé comme humoriste, mais j'étais pauvre comme la gale», admet Laurent Paquin. Et Simon précise «qu'il était déjà cassé avant d'entrer à l'école» de l'humour. «J'aimais mieux être pauvre en faisant ce que j'aime!»

Les humoristes-auteurs n'ont-ils pas tendance à garder les meilleurs gags pour eux? «On est très compétitifs et quand on écrit un gag pour un autre, on veut qu'il marche», croit Laurent Paquin. D'ailleurs, il lui est déjà arrivé de reprendre pour son propre spectacle des blagues rejetées par d'autres.

Un terreau fertile, la politique fédérale? «On a un super gouvernement fédéral qui donne un bon potentiel de gags. Déjà, on a un ministre des Sciences qui ne croit pas à la théorie de l'évolution!» résume Laurent Paquin.

Mais il ne faut pas s'attendre à voir des parodies de véritables politiciens dans Les Parlementeries. On risque de s'en prendre beaucoup plus à leurs idées.