La marque Juste pour rire poursuit inlassablement son expansion et met ses pièces en place en vue de devenir une force majeure sur l'échiquier international.

Après Montréal, Toronto et Nantes, la prochaine grande étape est Chicago. La première édition de Just For Laughs: A Very Funny Festival s'y tiendra du 17 au 21 juin. Et la grande ville de l'Illinois s'y connaît en humour, les Tina Fey, Bill Murray, John et James Belushi et Steve Carell en étant originaires.C'est justement l'ampleur de cette expansion qui a convaincu les décideurs du Fonds de solidarité FTQ d'investir 10 millions $ dans les affaires de Juste pour rire. «C'est un emprunt et malheureusement pas une subvention», a précisé en souriant le fondateur de Juste pour rire, Gilbert Rozon, lors d'une entrevue accordée au cours des derniers jours à La Presse Canadienne.

Son rôle consiste d'ailleurs maintenant à se concentrer sur le développement de la marque internationale de son groupe.

«Les gens du Fonds ont été très surpris de voir qu'on avait des bureaux à Paris, à Los Angeles, à Londres, qu'on produisait peut-être 15 shows en Angleterre et qu'on en a à peu près 12 ou 14 à Paris, a expliqué M. Rozon. Ils étaient un petit peu abasourdis. On est forts au Québec, les gens nous connaissent ici, mais notre travail à l'étranger, c'est ce qui nous rend encore plus forts au Québec.»

Et le succès semble sourire à son équipe d'éclaireurs.

«On est en train de bâtir une entreprise étrangère qui donne des vrais résultats, a estimé M. Rozon. On a plus de 60 pour cent de notre chiffre d'affaires qui vient de l'étranger.» Juste pour rire a enregistré des revenus de 150 millions $, l'an passé, a-t-il dit.

«On travaille principalement sur l'Angleterre et les Etats-Unis - c'est là que nos énergies sont le plus concentrées - mais ça ne nous empêche pas d'aller faire un tour à Singapour ou Dubaï», a souligné celui qui a fondé le Festival Juste pour rire il y a 26 ans.

«Ma grande priorité, ça va être d'avoir une boîte de «management» très forte à L.A. et de réussir ce festival de Chicago parce que - c'est simple et n'importe quel profane peut le comprendre - plus on est fort aux Etats-Unis, plus ça renforce Montréal, a-t-il indiqué. Ca nous permet de faire des meilleures offres aux artistes, aussi.»

«On met des cannes à pêche à l'eau partout et on remonte ce qu'il y a de plus intéressant, a illustré M. Rozon. Il faut travailler beaucoup d'opportunités de front, mais toujours à l'intérieur d'un plan. Après ça tu t'aperçois que tu as le bon partenaire, la bonne opportunité, le bon "timing", et tu y vas.»