Une grande agitation règne dans la forêt des cent acres. Ce jour spécial que Winnie a oublié n'est ni celui de Noël ni le jour de l'An, mais celui de son propre anniversaire. Ce grand voleur de ruche tout en peluche a un grand coeur, on le sait, mais il a aussi une cervelle d'oiseau. Réfléchir est tout un effort pour lui. Imaginez quand il a l'estomac dans les talons et qu'il vient de vider son dernier pot de miel!

L'unique objectif de Winnie, durant tout le spectacle présenté ces jours-ci au Théâtre Saint-Denis, c'est de combler ce petit creux qu'il a dans le ventre. Ce qui laisse tout le temps à Coco Lapin, Bourriquet, Maman Gourou et Petit Gourou de lui préparer une fête d'anniversaire surprise. Tout irait d'ailleurs comme sur des roulettes si le maladroit Tigrou cessait de bondir comme un fou... et d'atterrir directement dans le gâteau cuisiné par Coco Lapin.

 

Voilà, en essence, l'histoire de Winnie l'ourson telle que transposée sur scène par la branche «live» de Disney. Une fois sur les planches, c'est un peu plus alambiqué que ça et parfois incompréhensible vu le mixage de la trame préenregistrée, mais ça n'a pas tellement d'importance. Ce qui compte pour les enfants, c'est de voir Winnie, Coco Lapin et même - osons dire surtout - ce trop sympathique Bourriquet (les petits l'adorent!) en peluche et en mouvement. En vie, quoi.

L'illusion est parfaite tant les costumes sont réussis. Ces personnages qu'on retrouve sur scène, ce sont bel et bien ceux qu'on connaît depuis l'enfance. En plus, leurs voix sont les mêmes que celles entendues dans le film original. Ce n'est pas qu'un détail, puisque c'est d'abord la musique, les chansons et les voix des personnages qui aspirent le spectateur dans le monde de Winnie.

Pour le reste, tout est affaire d'effets spéciaux (pluie de confettis, «vraie» neige, envols spectaculaires) et d'un judicieux dosage d'acrobaties, de jonglerie et de burlesque, gracieuseté de ces trois «assistants apiculteurs» qui servent autant d'animateur de foule que d'accessoiristes. Certains tableaux, comme celui du cauchemar de Winnie, sont spectaculaires au plan esthétique.

On peut avoir des réserves sur la morale gnagnan de la finale, on peut préférer l'animation tchèque en poupées de verre à l'esthétique convenue du géant américain, mais il faut reconnaître que Disney sait éblouir les enfants. Ce spectacle, visiblement rôdé, est une véritable machine à rêves. Quand Winnie quitte la scène, nos petits ont soit des étoiles dans les yeux, soit un gros chagrin en constatant que, oui, c'est fini.

Et c'est aussi toute une machine à fric. Winnie l'ourson, le spectacle, est un excellent prétexte pour faire vivre Winnie l'ourson, la marque de commerce. Des étals proposent bien sûr des toutous, alors que, dans un coin, notre enfant peut se faire prendre en photo dans un décor «winniesque». Petit conseil: passez vite dans le hall d'entrée où se tiennent les marchands du temple, le jus y coûte 10$ et le pop corn 12$. Et ça, c'est moins drôle que le spectacle.

Winnie l'ourson est présenté tous les jours jusqu'au 4 janvier, sauf le 31 décembre et le 1er janvier, au Théâtre Saint-Denis. Visitez www.geg.ca pour connaître l'horaire des représentations en anglais et en français.