La politique, c'est sérieux.... sauf quand des humoristes s'attroupent sur scène pour penser à l'avenir du Québec. Onze ans après Les parlementeries 3, revoilà nos ministres et députés en Chambre pour causer projets de loi, réformes, souveraineté, environnement et immigration. En 2008, le Québec est dirigé par Daniel Lemire, chef du Parti misérable du Québec. Du côté de l'opposition, Pierrette Robitaille et Yvon Deschamps dirigent respectivement les partis Blocage québécois et Action démagogique du Québec.

En 2008, la naïveté, l'amertume, la mesquinerie, les idées qui font étonnamment du sens et d'autres qui ne tiennent pas debout sont encore au rendez-vous. La bande d'humoristes nous propose, cette fois, un spectacle scénarisé, mais qui prône encore les numéros en solo, entre deux commentaires d'un flegmatique président d'assemblée (Pierre Légaré). À tour de rôle, les ministres et députés André Sauvé, Boucar Diouf, Laurent Paquin, Cathy Gauthier, Jean-François Mercier, Guy Nantel, Mario Jean, Sylvain Larocque et les chefs de parti ont offert des textes bien écrits, punchés, truffés de jeux de mots, et même poétiques par moment.

 

«Je pourrais gagner deux ou trois fois plus en travaillant dans le privé, mais est-ce que ça me tente de travailler?» a d'abord mentionné Daniel Lemire... question de montrer à quel point l'avenir du Québec lui tenait a coeur!

Sans surprise, les sujets chauds de l'actualité, dont l'éternel dossier du CHUM, sont venus hanter les députés présents à la session parlementaire. «Coupons les dépanneurs pour remettre sur le marché des médecins vietnamiens qualifiés!» a proposé Laurent Paquin, ministre de la Santé.

«Ce n'est pas parce que les viaducs sont en train de se composter que c'est écologique», a analysé le député Mario Jean.

«Taxons la prostitution, a suggéré le bouillant Jean-François Mercier, ministre de la Justice. Tant qu'à taxer les cigarettes, il est temps qu'on taxe les pipes!»

Les blagues n'ont pas manqué dans une première partie ou l'interaction entre les humoristes faisait toutefois défaut.

Puis, tout a basculé en deuxième partie consacrée à une commission à la Bouchard-Taylor, prétexte à la venue sur scène d'une série d'humoristes. Décousue, la suite des Parlementeries 4 n'a pas été avare en moments qui se sont étirés, qui manquaient de finesse et d'originalité. Ni les Chick'n Swell, Réal Béland, François Massicotte, Michel Rivard et Serge Grenier n'ont offert de numéros mémorables. Même Patrick Huard en chauffeur de taxi a manqué de verve, malgré plusieurs bonnes blagues sur la culture.

Pourquoi, soudainement, les sujets provinciaux sont-ils venus se mêler aux fédéraux? Et les personnages fictifs aux vrais (comme Gregory Charles déguisé en gouverneure Michaelle Jean)? On a emprunté trop de pistes en deuxième partie d'un spectacle parti pourtant sur les chapeaux de roue. Comme dans la vie, tout peut changer en un claquement de doigt en politique.

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Les parlementeries 4, jusqu'au 2 novembre, au Théâtre Saint-Denis 1.