La stabilité de l'Amérique latine et la hausse du pouvoir d'achat de ses habitants rendent la région attractive pour les musiciens étrangers et les festivals de musique, selon les organisateurs de Rock in Rio et Lollapalooza, les deux événements importants cette année.

Réalisé pour la première fois en dehors des États-Unis, le Lollapalooza aura lieu les 2 et 3 avril à Santiago du Chili où plus de 100 000 personnes sont attendues dans le parc O'Higgins. La liste des musiciens qui s'y présenteront est variée, allant des rockeurs américains alternatifs The Killers au rappeur Kanye West.

Quant au Rock in Rio il devrait réunir 600 000 personnes du 23 septembre au 2 octobre avec des chanteurs comme le britannique Elton John, et des groupes de rock comme l'américain Red Hot Chili Peppers ou le groupe anglais Coldplay.

La productrice du Rock in Rio, Roberta Medina, estime qu'avec le téléchargement de musiques sur l'internet, les musiciens dépendent aujourd'hui beaucoup plus qu'avant des concerts comme source de revenus.

«Plus il y a de spectacles, mieux c'est pour eux. Et avec l'augmentation du pouvoir d'achat (de la population) des pays latino-américains, la région est devenue capable de recevoir plus de groupes ces cinq dernières années», a déclaré à l'AFP cette imprésario dont le festival inauguré en 1985 a déjà connu des éditions au Portugal et en Espagne.

Medina a souligné que si le Rock in Rio avait pu être organisé cette année au Brésil - la dernière édition dans le pays remonte à 2001 -, c'est grâce à la stabilité du real (la monnaie brésilienne) face au dollar, des investissements que Rio attire pour accueillir la Coupe du monde de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016, et du prix des places passé de 35 reais (21 $) en 2001 à 190 reais (114 dollars $) cette année.

«Avant, 80 % des coûts étaient financés par les commanditaires, ce qui rendait ce type d'affaires très difficile. Aujourd'hui, les dépenses sont partagées entre les sponsors et la recette obtenue avec la vente des places», a-t-elle affirmé.

Pour le Rock in Rio 2011, les organisateurs prévoient qu'au moins 40 % des spectateurs viennent d'autres États du Brésil, de pays voisins, même des États-Unis, d'Espagne et du Portugal - le reste venant de l'État de Rio.

En outre Rock in Rio a lancé une campagne en Argentine, en Colombie et au Mexique pour tenter de savoir si le public de ces pays souhaiterait que leur pays accueille une prochaine édition du festival.

Le Lollapalooza, un festival de musique itinérant des États-Unis, voulait quant à lui se développer au niveau international pour commémorer son vingtième anniversaire.

«Nous avons cherché des endroits en Europe mais sur ce continent il y avait déjà de nombreux festivals et on ne pouvait pas leur faire concurrence», a expliqué à la presse chilienne Perry Farrel, une des icônes du rock américain alternatif, leader du groupe Janes's Addiction et mentor du Lollapalooza.

«L'Amérique du Sud est idéale parce que le public est merveilleux et il y a des groupes qui n'y sont encore jamais allés, alors c'est une terre vierge pour les festivals», a-t-il ajouté.

«Nous devions choisir une seule ville, avec un seul grand festival et ne pas nous diviser. De plus, nous voulions monter un événement dans la ville et non pas dans un endroit éloigné, donc le Chili nous offrait les meilleures perspectives», a dit Farrell.