Certains organisateurs d'événements comme le Festival de jazz, le Carnaval de Québec ou encore le Stampede de Calgary doivent se le tenir pour dit: à partir de l'an prochain, ils devront se débrouiller avec des budgets plus restreints.

La raison: le gouvernement fédéral, qui avait créé le Programme de manifestations touristiques de renom PMTR - disposant d'une enveloppe de 100 millions de dollars sur deux ans (2009-2010) -, n'a pas prévu de solution de rechange pour prolonger ce fonds temporaire. Ce programme, géré par Industrie Canada, avait été mis sur pied pour aider les festivals à passer à travers la crise financière.

 

«Pour moi, mon programme est fini, a lancé d'emblée hier le ministre de l'Industrie Tony Clement, au cours d'une entrevue tenue dans les bureaux de La Presse, à l'occasion de la présentation d'un projet de loi sur la réforme du droit d'auteur. C'était seulement pour deux ans, c'est tout.»

«Ç'a toujours été compris par tout le monde que c'était un programme à court terme», a ajouté son collègue du Patrimoine canadien, James Moore, également présent lors de la rencontre.

Refusant d'admettre que, avec la fin du programme, plusieurs festivals qui avaient bénéficié de l'aide financière du PMTR - 60 événements en 2009 et 47 en 2010 - vont se retrouver avec moins d'argent dans leurs coffres, le ministre Moore a plutôt tenu à souligner que son gouvernement consacrait des sommes importantes au domaine culturel. «Nous investissons 2,3 milliards dans les arts et la culture au Canada, ça inclut les festivals. Le PMTR, c'était une partie de notre plan anti-crise» économique.

Des millions restants

Autre point soulevé: pourquoi le gouvernement n'a pas dépensé la totalité des 100 millions disponibles dans le cadre du PMTR? La Presse a révélé la semaine dernière qu'il restait toujours une somme de quelque 12 millions au fond du tiroir. Or, au lieu de financer d'autres festivals, Industrie Canada a plutôt décidé de remettre l'argent restant à la Commission canadienne du tourisme (CCT), qui se spécialise dans la promotion d'événements. Ce qui, selon les deux ministres, permettra aux festivals de se faire connaître à l'étranger et d'attirer des touristes au pays.