Paradis perdu, spectacle multimédia de Dominic Champagne avec Jean Lemire et Daniel Bélanger. Calexico, Maria de Medeiros ou Virginia Rodrigues et l'Orquesta Buena Vista Social Club dans la nouvelle série Caliente! Volet danse, théâtre et cirque avec entre autres Psy des 7 doigts de la main. Ou encore exposition gratuite de l'art visuel de Leonard Cohen. Voilà un aperçu du 11e festival Montréal en lumière, qui se tiendra du 18 au 28 février 2010. Encore une fois sous le signe de la croissance, malgré la crise.

Au moment où les économistes confirmaient, hier matin, que le Canada venait tout juste de sortir de la récession, le festival Montréal en lumière, lui, continuait de parler de croissance. Dans la foulée de son 10e anniversaire, l'an dernier, le festival augmente encore son offre de spectacles.

«On passe d'environ 40 spectacles à un peu plus de 90. Il faut toutefois préciser que plusieurs d'entre eux se donnent dans de plus petites salles, comme l'Astral, le Gesù ou la Cinquième salle. Mais dans l'ensemble, on mettra en vente environ 20% plus de billets que l'année dernière», a indiqué hier Alain Simard, président-fondateur de la manifestation, au dévoilement de sa programmation artistique.

Plusieurs de ces spectacles seront présentés dans le cadre d'une nouvelle série, Caliente!. «On veut qu'elle devienne une marque de commerce du festival, avec des rythmes très, très chauds. Ça va lui donner une nouvelle personnalité. Mais on conserve quand même aussi tout notre volet classique, jazz et pop», a affirmé M. Simard.

Comme le Portugal est l'invité d'honneur en 2010, ses artistes - et d'autres lusophones - sont très présents dans la première programmation de Caliente!.

On pourra notamment y entendre Maria de Medeiros et Virginia Rodrigues en programme double avec l'Orquesta Buena Vista Social Club, ainsi que d'autres artistes comme les groupes américains Calexico et The Aggrolites, Arturo Sandoval, l'afro-beat infectieux du groupe local PapaGroove, Federico Aubele et enfin les basses fréquences servies par Ghislain Poirier et son Karnival. Deux représentantes du nouveau fado seront offerts en guise de spectacles d'ouverture et de clôture. Le festival s'amorcera avec la portugaise Misia (coprésidente d'honneur), et se terminera avec sa compatriote Ana Moura.

Odyssée au Paradis perdu

Un des spectacles les plus attendus du prochain Montréal en lumière est sûrement Paradis perdu de Dominic Champagne (Love), l'autre coprésident d'honneur du festival. Après sa première en janvier, le spectacle multimédia sera représenté au Théâtre Maisonneuve durant le festival. Il met en scène le dernier humain de la Terre qui, avant de mourir, rêve à ce que le monde aurait pu être.

L'idée vient d'une rencontre avec Jean Lemire. «Je revenais du spectacle à Las Vegas, ville de désastre écologique avec tous ses terrains de golf dans le désert. J'avais besoin de me grounder, de faire un spectacle dans lequel je me réconcilie avec la Terre. C'est alors que j'ai rencontré Jean Lemire.»

L'environnementaliste bien connu l'a aidé à la conception du spectacle, auquel participent aussi Daniel Bélanger, Pierre Lebeau, Olivier Goulet (clips de Justin Timberlake), Michel Crête (O) du Cirque du Soleil), François Pérusse et plusieurs autres. «Ce n'est pas une oeuvre didactique, c'est un poème visuel, une ode à la beauté du monde», assure Champagne.

Parmi les quelques spectacles de danse, cirque et théâtre, mentionnons Psy, une nouvelle création des 7 doigts de la main, la tragédie musicale The Mid-Life Crisis of Dionysus, Elementos de la chorégraphe cubaine Lizt Alfonso et des créations des chorégraphes Gina Gibney, Séverine Lombardo, Anne Thériault, Maria Kefirova et Lise Vachon.

Autres musiques et Cohen

Les rythmes chauds ne sont pas les seuls au programme. Plusieurs artistes d'ici complètent le volet musical. Parmi eux, Elisapie Isaac, Les Trois Accords et Martine St-Clair, qui feront leur rentrée montréalaise pendant le festival. Aussi au menu: des spectacles de Yann Perreau, Jorane en solo, Chloé Sainte-Marie, Zachary Richard, Grand Corps Malade et une supplémentaire de 12 hommes rapaillés, en attendant leur nouveau disque (voir autre texte).

En classique, Yannick Nézet-Séguin, dirigera à Montréal pour la première fois l'Orchestre philharmonique de Rotterdam, dont il est déjà le titulaire. Kent Nagano et l'OSM invitent quant à eux le violoniste russe Vadim Repin.

Côté jazz, soulignons la présence de la populaire jeune pianiste japonaise Hiromi en formule solo, ainsi que celle de Pavlo avec Rik Emmett et Oscar Lopez en trio acoustique et le Vital Legacy du grand batteur Steve Smith.

Le festival Montréal en lumière présentera aussi une exposition gratuite des croquis, autoportraits et autres dessins de Leonard Cohen. Elle aura lieu du 18 février au 9 mai. «On aimerait aussi qu'il conçoive la prochaine affiche du Festival de jazz, avoue Alain Simard. Mais ce n'est pas encore fait. On ne dit pas quoi faire à Leonard Cohen.»

Photo: Robert Mailloux, La Presse

Le metteur en scène Dominic Champagne présentera le spectacle multimédia Paradis Perdu, créé en collaboration avec Jean Lemire et Daniel Bélanger, dans le cadre du 11e Festival Montréal en lumière.