Après avoir établi un «contact en crescendo», avec le public mexicain, l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) a terminé son concert mercredi soir à Guanajuato, dans le cadre du festival Cervantino, en faisant une fleur aux spectateurs.

Sous la baguette de Jean-François Rivest, les musiciens ont joué le fameux Danzon no 2 du célèbre compositeur Arturo Marquez, une pièce qui n'était pas inscrite au programme.

Grosse soirée pour le Québec. En tant qu'invités d'honneur, les artistes d'ici ont vraisemblablement donné le ton à ce 37e festival en occupant l'avant-scène lors de la soirée d'ouverture, mercredi. Le Théâtre sans fil a présenté ses marionnettes géantes, qui baignaient dans la musique de Maurice Ravel, sur l'Esplanada de la Alhondiga, et l'OSM, pour sa part, a donné un concert au Teatro Juarez.

Les musiciens de la compagnie montréalaise n'avaient pas mis les pieds au Mexique depuis 1994, lors d'une tournée où ils s'étaient également produits à Guanajuato. À l'occasion de leur passage mercredi, ils ont interprété - dans une salle qui n'était pas tout à fait remplie - Orion de Claude Vivier, suivi par le concert pour piano no 2 de Franz Liszt, en compagnie du pianiste Marc-André Hamelin, chaudement applaudi. En principe, ils devaient boucler le spectacle avec la présentation de The Planets de Gustav Holst mais après l'interprétation de la pièce, l'ensemble en a remis. Ainsi, l'OSM a dit «adios» au public en les quittant sur une pièce du compositeur mexicain Arturo Marquez. La réaction enthousiaste de l'auditoire ne s'est pas fait attendre. Le geste a visiblement été apprécié.

Mais la soirée, qui s'est bien terminée, n'a pas été de tout repos pour l'OSM, selon le chef d'orchestre, Jean-François Rivest, interrogé en coulisses, à peine quelques minutes après le concert. «Dans cette salle, c'est une acoustique difficile, a-t-il expliqué. C'est sec, il n'y a pas de profondeur. Les gens se cherchent dans les accords.» Devant ce constat, en répétition, plusieurs musiciens avaient même exprimé leur inquiétude. La salle, d'une beauté exceptionnelle, est davantage conçue pour le théâtre.

Lors du spectacle, les musiciens ont toutefois su s'adapter merveilleusement bien, a noté le chef d'orchestre. Autre difficulté: les spectateurs, au départ, sont restés de glace lors de l'interprétation de l'oeuvre de Vivier.

Mais ils semblent toutefois avoir apprécié le concert pour piano no 2 de Franz Liszt et encore davantage The Planets. «Je suis content du crescendo du contact avec le public», affirme Jean-François Rivest en soulignant du même souffle avoir apprécié son expérience dans le cadre du festival Cervantino.

Serait-il prêt à revenir l'an prochain s'il était invité? «Bien sûr!», répond-il sans hésitation.