Côté spectacles, rien à redire. Le 23e festival Nuits d'Afrique, qui tenait hier sa conférence de presse bilan, aura été une franche réussite. Seule ombre au tableau: les subventions d'Industrie Canada.

Les organisateurs estiment que 70 000 personnes ont assisté aux spectacles extérieurs présentés le week-end dernier à la place Émilie-Gamelin. À l'intérieur, les prestations des groupes Sergent Garcia, Novalima et Kassav' ont par ailleurs battu des records d'assistance. Et les femmes garifuna d'Umalali, le groupe sud-africain Freshlyground et le tandem ontarien-malien Jayme Stone/Mansa Sissoko sont à ranger au rayon des découvertes de ce festival.

Nuits d'Afrique ajoute que ses salles ont été remplies à 80 % de leur capacité. Cette excellente moyenne au bâton s'explique en partie par le renouvellement du public, lui-même imputable à une programmation plus «alternative» (Watcha Clan) et la présence de nouveaux partenaires médiatiques (RockDétente, CISM, TV5).

«Pas équitable»

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des (tiers) mondes si Nuits d'Afrique avait reçu la subvention attendue de 107 000 $ d'Industrie Canada, grâce au programme «Manifestations touristiques de renom», destiné aux festivals de moyenne et de grande envergure.

Le 21 juillet, Industrie Canada a fait savoir à Nuits d'Afrique que le festival ne figurerait finalement pas sur la liste de ses «heureux élus» pour l'année 2009, en raison d'un «volume de demandes trop élevé», soit environ 150. Jugeant que leur festival correspondait à tous les critères, les organisateurs se demandent comment Industrie Canada a fait sa sélection.

«Nous remettons en question le processus d'évaluation d'Industrie Canada, qui ne nous semble pas équitable, a résumé hier Maria Masino, responsable des affaires gouvernementales à Nuits d'Afrique. Et nous demandons au Ministère de revoir sa décision.»

Selon les dernières statistiques, la clientèle de Nuits d'Afrique serait composée à 22,7 % de touristes. De ce chiffre, 56% viennent d'outre-mer, 14 % des États-Unis. Et la moitié d'entre eux viennent expressément pour le festival. Le refus d'Industrie Canada étonne d'autant plus que d'autres manifestations québécoises comme le Festival d'été de Tremblant et le Grand rire de Québec ont respectivement reçu 513 000 $ et 953 000 $.

Le budget de fonctionnement de Nuits d'Afrique est de 1 million de dollars. Les subventions représentent 30% de cette enveloppe (de ces subventions, 20 % proviennent du municipal, 40 % du provincial et 20 % du fédéral).

Au moment de mettre sous presse, Industrie Canada n'avait pas rappelé La Presse.