On n'avait jamais entendu une conférence de presse aussi silencieuse. Pour la présentation de la 6e Nuit blanche, qui avait lieu hier au Centre des Sciences de l'UQAM, l'équipe du festival Montréal en lumière avait remis à chaque média une paire d'écouteurs, permettant d'entendre un court métrage du PDG Michel «Vélo» Labrecque.

M. Labrecque, qui vient d'être nommé directeur de la STM, en était à une de ses dernières apparitions à la tête de Montréal en lumière, puisqu'il quittera ses fonctions le 2 mars. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas raté sa sortie. Pendant les 12 minutes de sa vidéo, assez comique disons-le (il était au volant d'une voiture!), on aurait pu entendre une mouche voler.C'était une façon pour le moins originale de dévoiler la monstrueuse programmation de la Nuit blanche, qui aura lieu du samedi 28 février au dimanche 1er mars. On dit «monstrueuse», parce qu'avec 165 activités réparties en 114 lieux, cette 6e nuit dépasse en envergure toutes les précédentes. En comparaison, il n'y avait que 77 lieux l'an dernier. «Une plus grande offre nous permettra de régler certains problèmes d'attente», explique le directeur de la manifestation, Pascal Lefebvre.

Cette expansion ne vient pas seule. En plus des habituels circuits nocturnes (Vieux-Montréal, centre-ville, Plateau Mont-Royal) la Nuit blanche étend désormais son rayonnement jusqu'au Parc olympique (incluant le Biodôme) et au parc Jean-Drapeau, deux «pôles» à vocation plus sportive. Le métro, ouvert toute la nuit, permettra d'accéder à ces nouvelles installations, en plus des navettes d'autobus habituelles.

Du nouveau aussi avec le volet Art souterrain, qui investira 3 km de tunnels au centre-ville, avec 80 oeuvres d'art contemporain (photos, installations, vidéos, performances). À noter que cet ambitieux projet de «médiation culturelle» devrait survivre à la Nuit blanche et, à terme, s'installer à l'année. «Cette année, c'est le gros truc», souligne Pascal Lefebvre.

C'est tout? Loin de là. On pourrait vous parler de la Nuit des ados, (présentée devant le complexe Desjardins, avec «iPod Battle» et joutes de RockBand), de la soirée latino au Centre culturel Simon-Bolivar («jams» électroniques et charango), de la nuit «musique émergente» au Métropolis (avec Band de Garage, Les Dales Hawerchuk, Payz Play, Vulgaires Machins, etc.), des lectures de polars à la librairie Gallimard ou du Cinéparc sur l'esplanade de la Place des Arts, qui présentera un film tourné «in situ» par le collectif In the City.

Mais ce ne sont là que les nouveaux concepts prévus à l'horaire. Pour le reste du menu, on vous suggère d'aller visiter le site de Montréal en lumière, où sont détaillées les 160 autres activités de la Nuit blanche, gratuites pour la plupart.

«Y a-t-il trop de choix? C'est sûr que les gens ne feront pas tout ça, admet Pascal Lefebvre. Mais l'idée, c'était d'offrir une programmation diversifiée. À partir de là, à chacun de faire son propre parcours....»

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10e festival Montréal en lumière, du 19 février au 1er mars. Infos: montrealenlumiere.com