La compagnie du chorégraphe Hofesh Shechter passe par Montréal pour la troisième fois en six ans. Cette année, elle y présente le spectacle Sun, une danse sauvage, énergique et explosive qui s'inspire du chaos du monde.

Ses pièces sont acclamées dans le monde entier. Il signe les chorégraphies de la comédie musicale Un violon sur le toit qui reprendra l'affiche à Broadway le 20 novembre. Hofesh Shechter est l'un des artistes de la danse les plus demandés en ce moment. Tellement que le chorégraphe vient de faire l'objet d'un festival à lui seul à Londres: le #hofest.

Durant un mois, le #hofest a présenté quatre de ses créations et deux pièces de la Shechter Junior (sa pop-up company, qu'il a formée pour accueillir un ensemble d'apprentis danseurs), en plus d'ateliers, de performances et de rencontres.

«Au Québec, Hofesh Shechter a aussi un vrai fan-club, comme une rock star», avance Pierre Des Marais, directeur artistique de Danse Danse. Le diffuseur souligne qu'après Political Mother et In Your Rooms, c'est la troisième fois en six ans que Danse Danse programme une oeuvre du chorégraphe israélien, établi à Londres avec sa compagnie depuis 2002.

«Sun est une pièce vibrante et intense où la danse fusionne avec la musique. C'est la rencontre entre Wagner et le heavy rock! Ça rentre dans les tripes», dit Des Marais, tout en précisant que Montréal est la seule ville au Canada où Sun sera présentée. La compagnie présentera une autre pièce, Barbarians, à Sherbrooke, Québec et Ottawa, autour des dates au Théâtre Maisonneuve, du 5 au 7 novembre.

Détournement de sens

Le succès de Hofesh Shechter vient en partie de son approche unique et très accessible. Sa danse est furieuse et lumineuse, explosive et tribale. Ses tableaux dégagent une beauté sauvage qui secoue le monde dans son illusion de perfection.

«Hofesh aime bien dire qu'on n'a pas besoin de connaître le vocabulaire chorégraphique ni la nouvelle danse pour apprécier ses spectacles, explique Bruno Guillore, interprète et directeur artistique de la compagnie. Comme on n'a pas besoin de savoir lire la musique pour aimer Bach. Il faut qu'une oeuvre résonne en nous.»

Dans le cas de Sun, la pièce a carrément surpris son auteur durant le processus de création. «Hofesh voulait sortir du carcan noir et dramatique de ses oeuvres précédentes et créer une pièce joyeuse, paisible, belle, explique Bruno Guillore. D'où le titre, qui évoque une oeuvre chaude et lumineuse. Or, il s'est battu contre lui-même en cours de route et il a fait le contraire. Sun est une oeuvre lourde, violente et sombre.»

Toutefois, Bruno Guillore soutient que la compagnie de Shechter essaie constamment de se renouveler, tout en gardant son essence. Le chorégraphe s'est interrogé sur les critères qui définissent la beauté en Occident. Pour mieux les intégrer dans «une étrange mascarade». Une mascarade endiablée dans laquelle Hofesh Shechter promet de «faire tomber les masques d'un monde apparemment parfait». Mais totalement chaotique.

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Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts les 5, 6 et 7 novembre.