Après la suite de trois duos qu'elle a créée avec le chorégraphe et interprète japonais Yoshito Ohno, Lucie Grégoire revient au solo, une forme qui a traversé toute sa trajectoire. Ciel et cendres, présenté ce soir et demain à l'Agora de la danse, trouve son inspiration dans un séjour chez les Ashuars, peuple indigène de la forêt amazonienne, et le roman Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier. La Presse lui a posé trois questions.

Q : Que retenez-vous de votre séjour chez les Ashuars?

R : J'ai trouvé très inspirant leur rapport chamanique avec la vie et leur grande symbiose avec la nature. Cette communauté relativement préservée du monde occidental a une organisation fascinante et il émane d'eux une grande sérénité. Ils ont, par exemple, pour habitude de se retrouver le matin pour partager les rêves de la nuit et ce sont ces rêves qui vont dicter le déroulement de la journée. Tout n'est pas décidé rationnellement et cela est très proche de l'acte de créer.

Q : Aimez-vous inventer des univers comme Jocelyne Saucier?

R : Chacune de mes créations est un univers en soi. Celui de Jocelyne Saucier a trouvé une résonance en moi, particulièrement à travers la beauté de son écriture, les images qu'elle fait naître et ses réflexions sur la condition humaine.

Q : Comment réagissez-vous au passage des ans?

R : Cela fait partie du changement continuel de la vie. Tout est en constante transformation. Si le corps change, le coeur et l'esprit demeurent aussi vivaces qu'avant, et le feu de la danse ne semble pas vouloir s'éteindre.