The Light Between, la plus récente création de Margie Gillis, présentée depuis mardi à la Place des Arts, progresse dans une sorte de clairière flanquée, de part et d'autre, d'un foisonnement de bras, de mains et d'autres parties de corps inspiré de l'oeuvre de Randy Newman.

Baignés par les éclairages clair-obscur de Pierre Lavoie, les trois interprètes, Gillis et deux complices d'expérience, Paola Styron et Marc Daigle, évoluent dans le monde de l'indicible, pris entre la torture et l'extase, entre le monde des vivants et celui des morts.

Comme interprète, Margie Gillis est toujours aussi fascinante. Elle sait le plus souvent glisser subtilement d'un état à un autre, grâce au plus minuscule des mouvements. On l'aime aussi lorsqu'elle virevolte avec ardeur, bien qu'elle frôle parfois ici le pathos.

D'allure frêle aux côtés de Gillis, Paola Styron est celle que l'on protège, plus morte que vivante. Marc Daigle, la plus ambivalente des trois figures, semble faire office de lien entre les deux femmes.

Manque de cohésion

Cela dit, force est de constater, de nouveau, que comme chorégraphe, Margie Gillis n'excelle pas dans les longs programmes de groupe comme celui-ci. The Light Between manque de cohésion et de momentum.

Margie Gillis, qui s'est toujours tenue loin des modes et des courants émergents, ne va pas jouer dans la fange, comme le font plusieurs jeunes créateurs. Mais, par moments, l'esthétique de cette nouvelle création a quelque chose de suranné et de caricatural dans la manière dont est amené son message d'espoir. Dommage.

The Light Between de Margie Gillis, à la Cinquième Salle de la Place des Arts.