Les Ballets Jazz de Montréal (BJM) ont de quoi se réjouir. Après avoir célébré ses 40 ans en septembre dernier, l'institution sera aujourd'hui finaliste du Grand Prix du Conseil des arts de Montréal 2013 dans la catégorie danse. Une distinction qui pourrait bien lui être remise le 19 mars afin de souligner sa «contribution remarquable dans l'évolution de sa discipline». Les BJM ont également accueilli l'automne dernier Jay Rankin, leur nouveau directeur général, qui ne cache pas ses ambitions pour la compagnie.

C'est dans cette optique que les BJM ont choisi de donner cette année leur traditionnel bal au Stade olympique le 4 mai prochain. «Le Stade est un peu à la grandeur de nos ambitions!», lance le directeur artistique des Ballets Jazz de Montréal, Louis Robitaille.

Jay Rankin prévoit quant à lui un party géant sur le thème de la célébrité et des sports, avec des personnalités invitées du monde de la musique, dont Robert Charlebois, de la danse et du sport. Les convives auront droit aussi à un extrait d'une vingtaine de minutes de Harry, création du chorégraphe israélo-américain Barak Marshall présentée en septembre dernier à la Place des Arts.

Le 2 mars, les BJM participeront aussi pour la première fois à la Nuit blanche, dans le cadre du festival Montréal en lumière. Ils présenteront dans leurs locaux de l'édifice Gaston-Miron l'exposition multimédia consacrée aux 40 ans des BJM et la compagnie offrira des classes de danse avec d'anciens danseurs. D'autres activités seront dévoilées au cours des prochaines semaines.

Jay Rankin et Louis Robitaille projettent aussi de faire appel à des chorégraphes de renom comme Édouard Lock, Rodrigo Pederneiras et Sidi Larbi Cherkaoui. «On compte engager les chorégraphes les plus excitants du moment pour travailler avec nous. On veut passer plus de temps à créer des pièces fantastiques, ce qui va nous mettre en première ligne, ici comme à l'international», précise Jay Rankin.

Autre priorité pour le directeur général des BJM: assurer une plus grande présence de la compagnie à Montréal. «On passe 20 semaines par année sur la route, c'est la moitié de notre identité. On va donc poursuivre nos tournées en allant notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud et en Israël. Mais on a aussi besoin d'avoir une solide présence en ville et d'être vus chaque année à la Place des Arts.»

Grandir grâce à la philanthropie

OEuvrant dans le domaine des arts depuis 30 ans, Jay Rankin a été directeur général du Ballet British Columbia, durant 3 ans, puis du Toronto Dance Theater durant 9 saisons. Au cours de ces deux mandats, il est passé maître dans l'art des collectes de fonds. C'est d'ailleurs un des défis qu'il devra relever à Montréal.

«Les ballets BC étaient en faillite quand je suis arrivé. On a travaillé fort pour que la ville se réengage et pour susciter de l'enthousiasme autour de la compagnie. C'est exactement ce que j'ai en tête pour les BJM», explique-t-il.

Si les BJM vivent actuellement de 60% de subventions, 15% de dons et 25% de bénéfices, M. Rankin désire ramener ces chiffres à 40-20-40. Pour ce faire, il se familiarise peu à peu avec la culture philanthropique québécoise.

«À Toronto, il y a une vieille tradition de dons individuels, affirme M. Rankin. À Montréal, il faut développer cette culture. On a des subventions et des impôts élevés, alors les gens ont l'impression d'avoir déjà assez donné. J'ai vécu à Vancouver et j'ai vu la communauté artistique se retrouver au fond de la cuvette parce que le gouvernement avait sabré 90% des subventions. J'ai dû bâtir un solide réseau de donateurs pour remettre la compagnie à flot et je veux créer ce même genre de «groupe d'amis» autour des BJM.»