«Si je me demande de faire quelque chose de beau, que va-t-il arriver?», lance Frédérick Gravel. C'est en effet le point de départ de Usually Beauty Fails, dernière création du chorégraphe, danseur et mùusicien qui, après Tout se pète la gueule, chérie, Gravel Works et Cabaret Gravel, a choisi de se questionner sur la beauté en danse contemporaine et dans la culture pop. Il sera sur les planches de la Cinquième Salle à partir de mercredi aux côtés de sept autres interprètes-musiciens.

Frédérick Gravel retrouvera ainsi ses fidèles collaborateurs Francis Ducharme, Kim de Jong, Brianna Lombardo, Frédéric Tavernini et Jamie Wright, ainsi que les musiciens Philippe Brault et Stéphane Boucher, rempilant avec l'humour, la musique live, l'audace et la poésie qui ont fait sa réputation, mais explorant cette fois le rapport à la beauté, le choc amoureux et le défi des relations.

«On crée toujours un peu en réaction à ce qu'on a déjà fait. Dans Tout se pète la gueule, chérie, en 2010, il n'y avait que des hommes sur scène, alors j'avais envie qu'il y ait des danseuses dans ce spectacle. Je voulais aussi me risquer ailleurs. J'étais un peu resté sur ma faim avec Gravel Works, au chapitre de l'écriture chorégraphique. Usually Beauty Fails est un peu plus écrit», précise-t-il.

La mixité au sein des danseurs a ainsi amené Frédérick Gravel à se questionner sur le couple et les relations hommes-femmes en danse et à créer de nombreux duos, dont certains plus improvisés.

«En me questionnant sur l'écriture d'une danse qui serait belle, très subjective et réactive, j'ai créé un spectacle finalement beaucoup plus axé sur le désir et les relations dansées, qui sont pour moi souvent plus belles quand elles son ratées», dit Frédérick Gravel.

Dans Usually Beauty Fails, le chorégraphe se fait à nouveau danseur et musicien, guitare à la main, le temps d'un spectacle de 90 minutes présenté comme un concert rock, assuré par trois musiciens. «C'est plus électro, avec plus de synthétiseur et de voix: la musique est comme enveloppée, un peu moins crue que mes autres créations», précise-t-il.

Retrouvailles

Après Gravel Works, Frédérick Gravel a choisi de travailler à nouveau avec Francis Ducharme, mais aussi avec Frédéric Tavernini, danseur formé à l'École de danse de l'Opéra de Paris préparant, actuellement un duo avec Louise Lecavalier qui sera présenté en première à Düsseldorf, en décembre prochain.

«Francis est un très grand artiste. Il est très polyvalent et devient de plus en plus danseur: il est toujours comédien, mais il a pris du coffre en danse! Frédéric est quant à lui une référence en danse et c'est très intéressant pour nous de travailler avec lui. On casse un peu le clivage des gars qui dansent un peu tout croche et des filles virtuoses!», s'amuse Frédérick Gravel, qui présentera sa dernière création début juin à Paris.

«Dans Usually Beauty Fails (d'habitude, la beauté échoue, en français), les danseurs sont superbes, mais ce «superbe» a une durée. Ils arrivent à un point culminant et c'est beau à voir. Mais ça ne veut pas dire qu'après ça plante. Le spectacle n'est pas pessimiste, contrairement à ce que laisse entendre le titre», conclut-il.

Du 7 au 17 novembre, à la Cinquième Salle.