Pour la toute première fois, l'Usine C accueillera le metteur en scène albertain Mark Lawes et La compagnie des artistes en résidence, un collectif international et multidisciplinaire dont il est le fondateur, afin de présenter Lucy Lost Her Heart, un spectacle de danse, chant et théâtre qui propose une réflexion bilingue sur la mort, le désir et l'Ouest canadien.

Après Archeology/Atlantis Project/Little Red River et On the Side of the Road, il s'agit de l'ultime volet d'une trilogie scénique autour des thèmes de prédilection de Mark Lawes: la mémoire collective, l'identité, la mort et le désir. Le metteur en scène, qui cosigne les textes avec Raphaëlle Thiriet, interroge cette fois la relation entre la violence du passé et les possibilités de l'avenir, proposant une réflexion sur l'aliénation des sociétés post-modernes et le capitalisme sauvage.

«Chacune des pièces de la trilogie a été inspirée de lieux existants. Près de Calgary, il y a une ancienne ville minière, devenue presque fantôme, qui s'appelle Wayne. Sa communauté vivait de l'industrie du charbon et je me demandais ce qui pouvait bien rester de cette époque. Nous sommes donc partis y faire du camping avec toute la compagnie et on a parlé aux quelques personnes qui y habitent encore. Puis on a fait trois semaines d'improvisation, proposant des histoires, de la musique et des mouvements que tout cela nous inspirait», explique Mark Lawes.

Au-delà de la référence à la chanson Lucy in The Sky With Diamonds des Beatles, Lucy est le nom d'une ville fantôme dont les habitants se sont réfugiés dans une mine abandonnée où le temps est suspendu. Ils essayeront de comprendre leur nouvelle réalité et de trouver un moyen d'y échapper. Morts et vivants se questionnent sur le passé et se croisent en essayant de donner un sens à leur survie. Les interprètes Raphaëlle Thiriet, Steve Turner, Ian Kilburn, Mike Tan, Isabelle Kirouac, Chris Dadge, Deeter Shurig et Lauren Tamaki y incarnent des personnages aux noms dignes d'un conte postapocalyptique psychédélique comme Pocahontas, Soldat perdu et Flip.

«La danse permet d'exploiter l'inconscient, alors que le théâtre se situe plus au niveau du conscient. Avec cette pièce, Mark a créé une dramaturgie du rêve où l'inconscient est toujours exploré et la danse participe davantage à ce côté onirique», précise Raphaëlle Thiriet.

Du 28 au 30 mars à l'Usine C