Égérie de Jan Fabre et collaboratrice de Sidi Larbi Cherkaoui, la danseuse et chorégraphe belge Lisbeth Gruwez a créé, en collaboration avec le compositeur Maarten Van Cauwenberghe, Birth of Prey («naissance d'une proie»), un solo qu'elle interprétera à partir de jeudi à l'Usine C.

C'est entouré sur scène d'un batteur et d'un guitariste rock qui forment un véritable mur sonore autour d'elle, que Lisbeth Gruwez explore à travers les mouvements de son corps la complexité des relations de pouvoir.

«On voulait travailler sur les relations victime/bourreau, gardien/détenu, maitre/esclave animal/dompteur, mais aussi sur d'autres polarités plus abstraites comme instinct/raison. C'est un peu dans l'esprit du film Portier de nuit de Liliana Cavani où la victime revoit le bourreau de son camp de concentration après de longues années et entretient avec lui une relation amoureuse. Je l'ai beaucoup regardé pour traduire en mouvement cette philosophie», explique Lisbeth Gruwez.

Birth of Prey observe ainsi les routines, les rituels et le langage corporel entre prédateurs et proies, ce qui a notamment amené la chorégraphe à étudier le comportement des loups.

«J'ai observé la manière dont ils réagissent sur leur territoire. Ainsi pour laisser passer un autre loup, ils montrent leur cou, c'est-à-dire la partie la plus vulnérable de leur corps. Tandis que s'ils s'affrontent, ils cambrent le dos. Je suis partie de ça pour créer mes mouvements et passer constamment d'un état à l'autre», dit-elle.

La danseuse débute en position recroquevillée, ne laissant paraître que son dos nu dans un halo de lumière pour représenter cet état animal, à quatre pattes. «La création est partie de mon dos. Il est marqué et façonné par de nombreuses années de danse. Je ne voulais pas être nue, car je l'avais déjà fait avec Jan Fabre, alors je porte une combinaison décolletée dans le dos», précise-t-elle.

Les musiciens ou bourreaux feront grandir et évoluer jusqu'à la transe, debout et à gorge déployée, cet être devenue femme; une véritable bête de scène.

Du 23 au 25 février à l'Usine C. Après chaque représentation, le film L'origine de Lisbeth Gruwez sera projeté au café de l'Usine C.

Over my dead body

Avec ce documentaire troublant et pudique sur le parcours artistique et personnel de Dave St-Pierre, Brigitte Poupart signe son premier long métrage. Et l'opération est plus que réussie! La réalisatrice présente le travail du créateur de

La Pornographie des âmes, avec des extraits de spectacles, des témoignages de ses collaborateurs - comme Francis Ducharme et Enrica Boucher. Mais le film porte surtout sur son combat contre la maladie et sa longue attente avant d'avoir une greffe de poumons. C'est un film sur la peur et le courage, le désir et la mort, l'amitié et la solitude. Bref, sur les pôles vertigineux de la vie... qui font partie du quotidien de Dave St-Pierre. - Luc Boulanger

Le 25 février à 19h, en clôture des RVCQ; à Ex Centris à compter du 26 février.

Croire au mal

Bien connu pour ses créations en théâtre, Jérémie Niel explore cette fois-ci avec sa compagnie Pétrus le mouvement plus que la parole. Il poursuit ainsi son expérience chorégraphique, après Danse à 10 l'automne dernier, avec Croire au mal, une pièce qui explore la psyché contemporaine et la famille dans une création oscillant entre la musique, la danse et le théâtre. Jérémie Niel a su s'entourer d'interprètes chevronnés qui l'ont également soutenu dans la conception de l'oeuvre: l'acteur et danseur Francis La Haye y joue le rôle de la mère de famille aux côtés de Karina Champoux et Simon-Xavier Lefebvre, alors que le groupe We Are Wolves participe à la création sonore.

Du 21 février au 3 mars à La Chapelle