Le danseur et chorégraphe José Navas présente Personae à la Cinquième Salle. Créée en Belgique et acclamée le printemps dernier, cette pièce est construite autour d'un crescendo de six solos sur de grands classiques comme Verdi, Vivaldi, Ravel, Rachmaninov ou encore les voix de Patti Smith et d'Augustin Lara.

Personae («personnes» en latin) s'inscrit dans la lignée de Miniatures, un spectacle que José Navas a présenté en 2008 et qui a marqué le retour au solo dans sa carrière.

«Miniatures était plus intime et je m'adressais au public en tant que citoyen. Personae m'a donné envie de retourner à un genre de personnages iconiques et je me suis offert le genre de solos qu'on aimerait faire avant de mourir. Il y a dans ce spectacle des musiques fétiches en danse comme le Boléro de Ravel. On le connaît si bien que ça peut paraître un peu cliché, mais en danse, la version de Maurice Béjart est un incontournable. Je me suis donné le plaisir d'en faire ma version tout en m'en inspirant», explique José Navas.

Personae est donc une succession de six solos et d'autant de personnages interprétés par José Navas qui lui permettent d'exprimer sa conception du désir et de la divinité.

«J'ai construit six pièces qui explorent le monde du symbolique et du religieux, mais aussi celui du charnel et de l'organique. Les musiques de Verdi, Vivaldi, Rachmaninov et Patti Smith sont très chargées et riches, mais elles sont aussi très liées à ces deux dimensions», précise-t-il.

L'essence de la danse

C'est sur une scène dépouillée que le danseur d'origine vénézuélienne a choisi de présenter sa création afin de laisser toute la place à son art, sans superflu ni artifices.

«En ce moment, on a besoin de retourner à la beauté et à l'essence de la danse, ce pour quoi on paie un billet pour aller voir quelqu'un danser. C'est ce que j'ai voulu faire et c'est pourquoi tout ce qu'il y a sur scène, c'est une chaise et une table. J'aime beaucoup ce défi de dire: «Voilà, c'est avec ça que je vais faire le spectacle», et que la magie opère ensuite. J'aime beaucoup les chanteurs a capella et en danse, le solo en est un peu l'équivalent. Ça permet de tisser un lien particulier avec le public», explique José Navas qui sera en tournée avec Personae jusqu'à la fin 2013.

À 46 ans, il est également chorégraphe en résidence au Ballet de Colombie-Britannique qui lui a offert le poste pour trois ans à la suite de l'expérience de la création The Bliss. José Navas y proposera notamment une vision personnelle du célèbre Giselle, l'an prochain. Il se consacrera aussi à la création, pour 2013, d'un projet de solo sur Le Sacre du printemps.

«Je danserai sur du Stravinski interprété par l'Orchestre Philharmonique de Bruxelles. Il est question de présenter la pièce ici, mais je ne peux en dire plus pour le moment», conclut-il.

Personae, du 11 au 28 janvier à la Cinquième Salle de la Place des Arts.