Avec plus de 257500 adeptes et 5 millions de clics mensuels sur sa page Facebook, le site web Ballerinaproject.com peut être considéré comme un phénomène sur l'internet.

Il y a maintenant 17 ans que le photographe Dane Shitagi a pris son tout premier cliché mettant en scène une ballerine, au pied d'une cascade de la vallée tropicale de Manoa à Honolulu, d'où il est originaire.

Dane Shitagi a décidé en 1996 de déménager à New York pour tenter sa chance, devenant l'assistant d'autres photographes tout en suivant de près le travail de photographes-vedettes mondialement reconnus comme Patrick DeMarchelier et Gilles Bensimon. Il s'est forgé un style en combinant ses champs d'intérêt: la mode, l'art et l'environnement urbain.

«Ça fait 11 ans que je travaille sur le Ballerina Project, mais ma première photo remonte à 1994 à Honolulu. Je ne suis pas un danseur et je viens d'une famille typique de la classe moyenne qui n'a jamais été sensible au ballet. C'est difficile pour moi de cerner la raison pour laquelle j'ai choisi de démarrer ce projet avec des ballerines. C'est une question d'instinct, je crois. J'ai grandi dans un environnement tropical où je photographiais beaucoup la nature. Je voulais prendre un cliché d'une cascade, mais il manquait quelque chose. L'idée d'intégrer une ballerine à cette photo m'est venue alors que je regardais la télévision. Je suis tombé sur un ballet. Tout ce dont je me souviens, c'est de la grâce et de l'émotion qui se dégageaient des mouvements de la danseuse en tutu. C'est à ce moment que la connexion s'est faite dans ma tête. J'ai donné vie à la cascade en y intégrant une ballerine», explique Dane Shitagi.

Aujourd'hui, le Ballerina Project est une série de plus de 500 clichés dans lesquels on retrouve des danseuses du American Ballet Theatre, du New York City Ballet et d'autres compagnies majeures à travers des environnements urbains de la ville qui ne dort jamais comme le métro, les toits des gratte-ciel ou encore devant des murs avec des graffitis.

«La plus grande méprise des gens à propos de Ballerina Project, c'est qu'il s'agit de photographies urbaines. Les rues de New York ne sont que le théâtre, l'environnement de ces clichés. Ce ne sont pas non plus des photos de danse.

Je préfère dire que je fais des portraits de danseurs. Les ballerines ont toujours été incomprises. Les gens ont beaucoup d'idées préconçues sur elles et des films comme Black Swan les renforcent un peu plus encore. Mes photos sont des portraits de ballerines en tant qu'individus», précise le photographe de 38 ans.

À la suite du succès du projet, des entreprises comme Sony Ericsson ont fait appel à Dane Shitagi pour leurs campagnes publicitaires. «Je viens de terminer la campagne de la collection printemps 2012 de Longchamp», dit-il fièrement.

Dane Shitagi compte maintenant consacrer plus de temps à la production de courts métrages, toujours dans l'esprit du Ballerina Project et fera de nouvelles séances photos dès janvier dans des endroits exotiques de la planète.

Le projet compte plus de 500 photos que vous pouvez commander en version imprimée (entre 80 $ et 300 $) sur le site internet.