Depuis 1981, Paul-André Fortier a signé 49 chorégraphies, solos et pièces de groupe, donné 750 représentations dans 9 pays, reçu moult prix et distinctions. On doit surtout mettre en valeur la dynamique qui les a sous-tendus. En trois mots: ferveur, collaboration, transmission. À partir du 22 septembre, quatre événements célébreront cet anniversaire.

«La collaboration entre artistes est très importante à mes yeux, dit-il. J'aime les résonances artistiques, l'onde de choc déclenchée par un geste artistique qui génère et multiplie d'autres gestes artistiques, comme un caillou que l'on jette produit des ronds dans l'eau. C'est ce que j'ai choisi de mettre en avant.»

Tout d'abord, reprise du Solo 30x30 dont le succès, inattendu, en fait un élément déterminant de sa carrière. Depuis 2006, Paul-André Fortier a dansé dehors 30 minutes pendant 30 jours, beau temps mauvais temps, dans un lieu passant, dans 14 villes dans le monde. D'autres villes sont au programme de 2012, mais du 22 septembre au 21 octobre, il le présente à Montréal et, pour la première fois à l'intérieur, sur la place Georges-Émile Lapalme.

«Ça me touche beaucoup, dit-il, de le reprendre à ce carrefour de passage très fréquenté par toutes sortes de gens. C'est une offrande, un cadeau que je me fais et que je fais à mon public, et aussi un remerciement à mes coproducteurs.»

L'offrande sera doublée d'une collaboration inédite avec des écrivains. Dans le cadre du Festival international de la littérature, l'événement Un danseur, trente écrivains proposera à 30 romanciers, poètes, essayistes et dramaturges d'aller voir Solo 30x30 et de lui écrire un texte qui sera publié sur le site de la compagnie pendant 30 jours.

Formé en littérature et lecteur insatiable, c'est une façon pour Paul-André Fortier de souligner son amour des lettres et les liens qui les unissent à la danse.

Littérature encore, un livre sera publié à la mi-novembre par la Galerie de l'UQAM avec une série de 30 photos du Solo 30x30, réalisées par l'artiste visuel Yann Pocreau.

La danse en héritage

Un autre événement au programme va saluer sa collaboration avec Betty Goodwin qui, en 1993, a signé les décors et les costumes de son solo Bras de Plomb. Mais cette fois, Paul-André Fortier ne dansera pas. «C'est vraiment particulier de faire passer dans le corps et l'âme de l'autre ce que l'on a conçu pour soi, dit-il. Et c'est réussi, car je reconnais la matière initiale et l'intention que j'avais à l'origine. C'est un processus mystérieux.»

Et la suite? «J'ai des projets qui couvrent déjà les trois prochaines années, répond-il. Je suis heureux de danser encore à 63 ans, et je le ferai tant que ce sera pertinent de le faire et que danser m'excitera. J'entretiens la passion.»