Au Musée des beaux-arts, hier soir, Les Grands Ballets canadiens de Montréal (GBCM) présentaient leur prochaine saison 2011-2012 au coeur de l'exposition sur l'Empereur guerrier de Chine et son armée de terre cuite. Un lieu approprié pour annoncer leur prochaine tournée estivale dans quatre villes chinoises, ainsi qu'une saison placée sous le signe des grands sentiments universels.

On s'en doutait: depuis que le Ballet de Guangzhou avait été invité à présenter sa version de La Sylphide à Montréal en 2010, les GBCM sont réciproquement invités à se produire dans quatre villes chinoises pendant le mois de juillet 2011. Ils présenteront une pièce fétiche, Minus One de Ohad Naharin, successivement au Nouvel Opéra de Beijing, au Théâtre oriental de Shanghai, au Grand Théâtre de Suzhou et à la Maison de l'Opéra de Guangzhou. Rappelons qu'en 1984, elle avait été la première compagnie canadienne à se produire en Chine.

Premières et classiques

D'octobre 2011 à mai 2012, la nouvelle saison proposera un mélange équilibré entre premières mondiales et grands classiques issus du répertoire de la compagnie ou du patrimoine mondial de la danse. Pendant cette 12e année en tant que directeur artistique, Gradimir Pankov offre six spectacles, six visions des grands sentiments qui régissent universellement l'âme humaine, un terrain d'affinités naturelles pour la danse qui trouve forcément une résonance en chaque individu.

Deux créations mondiales, commandées par Pankov à de jeunes chorégraphes qui ont déjà donné des oeuvres au répertoire de la compagnie, encadrent la saison. Peter Qunz l'ouvrira en octobre avec Rodin/Claudel, ballet intégral sur la folle passion qui unissait les célèbres sculpteurs français. Didy Veldman la clora en mai avec une vision toute personnelle du Petit Prince de Saint-Éxupéry. L'année 2011 se finira avec le traditionnel Casse-Noisette de Fernand Nault.

En mars, deux programmes doublement enlevés. Tout d'abord, la venue exceptionnelle du prestigieux Ballet de Novossibirsk qui présentera le Lac des cygnes, le ballet de Petipa sur la musique de Tchaïkovski intéressant de nouveau le public depuis le film Black Swan de Darren Aronofsky. Pour le public amateur de ballet classique, les GBCM auront ainsi, deux ans de suite, offert le meilleur du genre, entre le Ballet de Cuba en février dernier et ce Ballet de Novossibirsk représentatif de l'excellence russe au même titre que le Bolchoï ou le Mariinski.

Russe, le mois de mars 2012 le sera jusqu'au bout avec une Soirée Stravinski, lui aussi remis à l'honneur en 2010 avec le film de Yann Kounen qui soulignait les 100 ans des Ballets russes de Diaghilev. Deux pièces de Stijn Celis déjà au répertoire des GBCM seront couplées en cette soirée, Le sacre du printemps et Noces. Visions sociologiques et impertinentes chères à Stravinski seront ainsi à l'honneur.

Prestige américain

Le prestige russe laissera en avril 2012 la place au prestige américain avec le retour de l'Alvin Ailey American Dance Theater avec Revelations, ballet mythique qui, depuis sa création en 1960, demeure l'oeuvre de danse moderne la plus présentée dans le monde, en plus de constituer un manifeste pour l'identité afro-américaine.

Le tout ponctué par un programme de tournées internationales plus chargé que jamais pour la compagnie qui, incontestablement, prépare une saison 2011-2012 de haut prestige et tout en profondeur humaniste.