Douze ans après son dernier passage au Théâtre de la ville, à Paris, Louise Lecavalier est de retour sur la scène de cette mecque européenne de la danse contemporaine. L'événement a donné lieu cette semaine à de chaleureuses retrouvailles avec le public parisien.

La dernière fois qu'on avait vu la «bombe blonde» au Théâtre de la ville, c'était en 1999, dans Exaucé/Salt, son ultime spectacle avec la compagnie La La La Human Steps et son fondateur Edouard Lock, dont elle a été l'égérie pendant presque 20 ans.

Cette semaine, Louise Lecavalier y a pris l'affiche pour cinq soirs (jusqu'à samedi) avec Children et A Few Minutes of Lock, un programme de solos et duos en deux parties produit par «Fous glorieux», sa propre compagnie de danse.

«C'est émouvant de revenir. C'est un lieu de mémoire. Dans mon souvenir, la scène était plus petite», a confié la danseuse après la première, présentée mardi devant une salle comble et enthousiaste.

Dans la presse parisienne, le retour de Louise Lecavalier, aujourd'hui âgée de 52 ans, n'est pas passé inaperçu. «Quel tempérament», s'est écrié Le Figaro, qui s'est réjoui de la voir «redémarrer sur les chapeaux de roues» après «une accalmie et des recherches».

«À voir absolument. Pour le plaisir d'hier et celui d'aujourd'hui», a écrit de son côté l'influent magazine culturel Télérama.

Le quotidien Le Monde consacre par ailleurs dans son édition de vendredi un portrait d'une demi-page à cette «boule de muscles prêts à exploser», cette «icône de la scène contemporaine» à la fois «phénomène et star».

La première partie du spectacle, Children, est signée par le chorégraphe britannique Nigel Charnock. Louise Lecavalier y danse avec Patrick Lamothe sur des musiques archi-connues: Léonard Cohen, Miles Davis, Billie Holiday...

La deuxième (nettement trop courte) se présente comme une «re-création» d'extraits mythiques d'Exaucé Salt 1&2 d'Edouard Lock. La danseuse, flanquée de Keir Knight et de Patrick Lamothe, y fait preuve d'une virtuosité, d'une fougue et d'une puissance quasi intactes.

«Dire que cela me manquait n'est pas faux, a-t-elle déclaré à Télérama. Après mon opération de la hanche, j'ai eu soudain terriblement envie de retrouver cette énergie, cette subtilité aussi de l'écriture d'Edouard. Je n'étais pas sûre d'en être capable. J'ai décortiqué mes vidéos - se regarder pour se recopier est très étrange -, et tout est revenu jusque dans les détails. Un pur plaisir.»