Depuis quelques années, le public des Grands Ballets canadiens (GBC) s'est rajeuni. «C'est le défi de toutes les compagnies artistiques: renouveler le public», explique Alain Dancyger, directeur général de la troupe de danse montréalaise. Avec une diminution de cinq ans de la moyenne d'âge des spectateurs, les Grands Ballets ont relevé le défi.

Cela a commencé en 2007, alors que la troupe est passée du répertoire à la création. Des sondages internes avaient rassuré la direction des GBC: les abonnés, surtout des femmes, étaient avides de nouveauté. Le tutu, oui, mais pourquoi pas de la danse contemporaine aussi?

 

«Le risque est devenu notre force», estime Alain Dancyger, qui avoue néanmoins qu'il reste du travail à faire. D'autant que le succès de sa campagne de renouvellement du public le place devant un nouveau défi: les jeunes spectateurs sont moins fidèles! Ils vont butiner d'une troupe à l'autre et achètent leur spectacle à la pièce. Or, les abonnés représentent 60% du public des Grands Ballets canadiens, hors Casse-Noisette. Alain Dancyger annoncera de nouvelles mesures pour plaire à sa jeune clientèle, le mois prochain.

L'une des initiatives de la troupe pour élargir son public est aussi de s'adresser directement à des communautés culturelles ciblées pour faire la promotion des troupes invitées. La communauté chinoise a été avertie de la venue du Ballet de Guangzhou ce mois-ci. Le calcul est simple: une partie des spectateurs qui viendra voir La Sylphide retournera pour d'autres ballets. Le phénomène a été observé à Noël, l'année dernière, alors que le public de Casse-Noisette était moins homogène qu'à l'habitude. Les francophones restent toutefois les plus nombreux à s'abonner aux GBC, à 70%, surtout des Montréalais.