Son port de tête, la courbe féline de son dos, la grâce de ses bras... Il y avait toujours un je-ne-sais-quoi chez Patrick Swayze qui trahissait son passé. Car, avant de devenir une star de cinéma, avant de jouer les durs à cuire dans des films comme Point Break, Swayze était danseur. Pas un danseur de hip hop, mais bien un danseur de ballet. En collants et chaussons, oui, oui!

Patsy, la mère de Swayze, dirige une école de ballet: le garçon danse avant de marcher... ce qui lui vaut bien des raclées, aux mains des jeunes rednecks de son Texas natal. Bagarreur, il en est quitte pour des leçons d'arts martiaux! À l'adolescence, le coeur de Swayze balance entre la danse et le football - le ballet, avoue-t-il, lui confère la flexibilité nécessaire au sport. C'est la danse qui l'emporte, par vocation, mais aussi par amour pour la belle Lisa Niemi, rencontrée dans les cours de Patsy: il a 20 ans, elle n'en a que 15!

Le jeune couple file vers les lumières de New York. Swayze et Niemi, elle-même une superbe interprète, se glissent avec aisance dans la faune de danseurs de la ville. Cours à la prestigieuse école du Joffrey Ballet, au Harkness Ballet School, contrats à Broadway... Swayze devient même, pendant plusieurs années, premier danseur de la compagnie Eliot Feld, avant de songer sérieusement au métier d'acteur, blessure chronique à un genou oblige.

En apprenant la mort de celui qu'une critique de cinéma américaine a, un jour, qualifié de «croisement entre Brando et Balanchine», Jennifer Grey, la partenaire de Swayze dans le film culte Dirty Dancing, confia: «Patrick était un rare et bel amalgame de masculinité à l'état brut et de grâce infinie.» Dans les jours à venir, les blogues et les forums de danse s'activeront tout autant que ceux consacrés au cinéma.