Sasha Waltz, icône berlinoise de la danse contemporaine, connue et saluée partout en Europe et aux États-Unis, fera l'ouverture du troisième Festival TransAmériques le 20 mai prochain.

Rencontrée en décembre dernier dans ses bureaux de la SophienStasse, rue branchée située au coeur de l'ancien quartier juif de Berlin Est, l'artiste nous avait alors confirmé ce qui devrait être annoncé par le FTA à la conférence de presse de mercredi, soit sa venue à Montréal, où elle ne s'était pas produite depuis 10 ans.

 

Sasha Waltz est installée à Berlin avec sa compagnie depuis 1992. C'est après la chute du mur qu'elle a pris la décision de rentrer de Bruxelles et New York, où elle avait vécu et s'était perfectionnée durant toute sa vingtaine.

D'abord formée au classique et à la danse expressionniste en Allemagne, puis à la danse contemporaine en Belgique et à la post-modern dance newyorkaise, en compagnie d'ailleurs de Meg Stuart, Sasha Waltz a ciselé au cours d'une trentaine de pièces, une écriture chorégraphique qui a intégré les courants contemporains majeurs des trois dernières décennies, trouvant dans la ville de Berlin, espace vierge à rebâtir et à recréer à partir des années 90, une allégorie de l'édification de son propre univers artistique, marquant et exigeant, jamais dénué d'une forte dimension analytique politique et sociale.

À Berlin, elle a successivement investi trois lieux - les SophienSälle, la Shaubuhne et maintenant le RadialSystem - qui n'étaient pas des lieux de danse ni de spectacle au départ et qu'elle a façonnés à la mesure de l'avancement de son propre parcours créatif. Elle crée à présent pour sa propre compagnie, la Sasha Waltz und Guests, mais également sur commande pour d'autres compagnies, comme l'opéra Roméo et Juliette, le deuxième de son répertoire, qu'elle a créé récemment pour l'Opéra de Paris.

Sasha Waltz und Guest viendra à Montréal avec Körper, une pièce majeure devenue légendaire dès sa création en 2000 à la Shaubuhne de Berlin. La première ayant eu lieu au Musée juif de Berlin, musée troublant par son contenu et par sa scénographie, le thème de Körper (le corps) - travail pour grand plateau, avec 13 danseurs, sur la conscience du corps, des aspects périssables et impérissables de la chair, de l'instrumentalisation du corps social et du possible et de l'impossible des relations humaines à travers le corps -, y a pris une signification particulière. Une pièce forte, bien dans l'esprit exigeant et audacieux du FTA.