Samedi et dimanche, au Centre Jean-Pierre Perreault (2022, rue Sherbrooke Est), se tiendra le 26e Grand jam annuel de danse contact de Montréal. Non, il ne s'agit pas de «danses à 10», mais plutôt d'un rendez-vous de gens qui exercent le contact improvisation.

Le contact improvisation est né dans les années 70, au coeur de l'avant-garde new-yorkaise. À l'époque, la danse tourne le dos aux codes rigides de la danse classique et moderne pour s'ancrer dans la vraie vie. Steve Paxton met au point cette pratique, aux confins de la danse, des arts martiaux et de la gymnastique, qui prône des valeurs égalitaires et communautaires.

 

Le contact improvisation est une conversation en mouvement, entre deux ou plusieurs personnes, qui restent le plus souvent en contact physique l'une avec l'autre. Les participants jouent avec les lois physiques (gravité, momentum, inertie, etc.) et évoluent ainsi sur 360 degrés. Dans ces corps à corps, on peut tout aussi bien se retrouver la tête en bas ou en appui, à la renverse, sur le dos d'un autre. Place au hasard et aux imprévus. Dans la mêlée, aussi appelée jam, chacun est libre de se mouvoir à sa guise, mais l'écoute est de mise. On y bouge toujours en fonction de l'autre, en une sorte de flux d'énergie continu qui se passe de danseur à danseur.

La pratique compte maintenant des adeptes partout dans le monde. YouTube diffuse des vidéos de contact improvisation tournés au Japon, en Russie et en Afrique du Sud. En Europe, certains jams comptent 300 participants à la fois! À Montréal, l'Association de contact improvisation (www.contactimpro.org) offre des cours, des ateliers et organise des jams. Au Studio 303, les adeptes et les curieux peuvent prendre part aux jams du dimanche, une tradition.

D'ailleurs, pas nécessaire d'être danseur professionnel pour s'y adonner. «Le contact improvisation n'est pas nécessairement acrobatique. On accepte tous les physiques et toutes les personnalités», souligne Catherine Lessard, présidente de l'Association de contact improvisation, dont le site internet dirigera volontiers les néophytes vers des cours de débutants.

Pour Nita Little, une pionnière du contact improvisation, de passage cette semaine à Montréal, toute la beauté de cette technique réside dans l'ouverture à l'autre. «Monsieur ou madame Tout-le-Monde y trouvera son compte parce que cette pratique réhabilite le sens du toucher dans un monde régi par l'information visuelle. Et je ne parle pas ici de contact sensuel ou sexuel, ce serait réducteur. Toucher une autre personne, c'est entrevoir sa stabilité et sa vulnérabilité, tant physiques qu'émotives. Le contact improvisation exige un respect infini, car on ne cherche pas ici à déjouer ses partenaires, mais à les soutenir. Pas mal comme moyen d'apprendre à mieux vivre en société! Et en plus, c'est amusant.»

Nita Little et Andrew Harwood

La Californienne Nita Little et Andrew de Lotbinière Harwood cumulent plus de 60 ans d'expérience en danse. Vendredi, au Studio 303, ces deux pionniers du contact improvisation, présentent Un peu de vie dans ce monde mourant, un spectacle au cours duquel ils partagent la scène avec David Flewelling, Catherine Lessard et Stéphanie Gaudreau.

Histoire de tango

Tango Fire, c'est cinq couples de danseurs, un chanteur et un ensemble de quatre musiciens argentins. La production propose un survol du tango, depuis ses origines dans les quartiers chauds de Buenos Aires, en passant par l'époque glamour des années folles, jusqu'à aujourd'hui. Ce soir et demain au Théâtre Maisonneuve.

 

À l'agenda

Çaturn, de Naomi Stikeman, présenté par Danse-Cité: du 5 au 15 novembre, à l'Usine C