Pour amorcer sa cinquantaine, Francine Châteauvert s'est offert un cadeau inusité. Plutôt que de se la couler douce en sabrant le champagne avec parents et amis, la chorégraphe et directrice artistique de Sursaut a choisi de mettre les bouchées doubles. De piocher, plancher et bosser. De plonger à l'intérieur d'elle-même pour laisser le meilleur s'exprimer sur scène. En a résulté Le jardin caché, spectacle solo de danse contemporaine qu'elle présentera ce soir à la salle Maurice-O'Bready.

«Le jardin caché, c'est un peu mon cheminement personnel et artistique, depuis le début de l'âge adulte jusqu'à maintenant. J'ai vraiment ressenti le besoin de créer pour moi, de travailler physiquement. J'en suis encore capable, mais plus que ça, j'en avais profondément envie», explique Mme Châteauvert.

 

C'est à la suite d'improvisations en public, réalisées l'an dernier, que le déclic s'est fait pour la chorégraphe. À l'époque, les contours de ce qui cherchait à s'exprimer étaient encore imprécis. Mais par expérience, elle savait qu'il lui fallait laisser l'émotion et les mouvements monter pour que, peu à peu, la chorégraphie se dessine et prenne un sens.

«Au cours du processus, j'ai eu mes moments de doute, mais j'ai peu à peu réalisé que c'était le parcours d'une vie, la mienne, que j'étais en train de révéler par la danse.»

Si tout part de son vécu à elle, le résultat a quand même une portée universelle.

«Parce que même si on n'a pas le même vécu, chacun, notre vie à tous n'est pas linéaire. Il y a des moments où on court, d'autres où on souffle. Tout ça est assez commun à tout le monde, qu'on travaille en danse ou dans un bureau. On a des cycles de vie, comme dans la nature.»

Pour compléter l'interprétation de ses saisons personnelles, Francine Châteauvert refera aussi L'échappée, pièce maîtresse de son premier spectacle solo, présenté en 2004.

«J'ai réalisé que les deux chorégraphies s'imbriquaient vraiment bien l'une dans l'autre. L'échappée raconte davantage la jeunesse jusqu'à l'âge adulte. J'y voyais une belle continuité», raconte celle qui, pour monter ce spectacle tout neuf, a travaillé avec Erich Kory, Michel G. Côté, Bernard Langlois, Sylvie Baillargeon, Louis-Pierre Trépanier.

Gros automne

L'automne s'annonce par ailleurs chargé pour la compagnie de danse sherbrookoise. Peu avant la fin septembre, les danseurs et danseuses s'envoleront en effet pour l'Espagne où ils iront présenter Portrait de famille et de ses invités dans le cadre de la foire du livre Liber 2008. Ce spectacle sera également diffusé dans la région en avril 2009 lors de matinées scolaires, tout comme le sera À la nuit tombante. Cette dernière production voyagera elle aussi d'ici là: une tournée de 30 spectacles au Canada et aux États-Unis est inscrite à l'agenda de Sursaut cette année.

 

VOUS VOULEZ Y ALLER

Le jardin caché, du vert tendre au rouge feu

Spectacle solo de Francine Châteauvert

Centre culturel de l'Université de Sherbrooke

Ce soir à 20 heures