Environ 30 000 personnes étaient au rendez-vous fixé par l'OSM et Kent Nagano, hier soir au Parc olympique. Une foule substantielle, bien que moins nombreuse que celle de l'an dernier, s'était déplacée pour un concert sous le signe de la nostalgie des Jeux de 1976 en ce 40anniversaire de l'aventure olympique montréalaise.

Dès le début, le ton était donné: on serait dans le registre des émotions sportives. Guylaine Bernier, Richard Roch et Louise Beaumont, athlètes des Jeux de 1976, ont porté la flamme sur scène en courant au son de Fanfare for the Common Man, d'Aaron Copland. Ils ont ensuite raconté quelques souvenirs de leur expérience olympique dans une courte intervention fort sympathique au micro.

Plus tard, ce fut au tour d'Émilie Heymans, Philippe Beaudry et Benoît Huot, trois autres olympiens, de s'adresser au public, expliquant ce qu'avait représenté le Stade dans leur vie et leur carrière sportive. Benoît Huot, plusieurs fois champion paralympique, l'a même décrit comme sa «deuxième maison». Des témoignages qui ont sûrement fait plaisir à Roger Taillibert, architecte du Stade, qui était au nombre des spectateurs.

Pour le plaisir des oreilles et des yeux

La pièce de résistance du concert était Les planètes de Gustav Holst, dont les mouvements n'ont pas été joués dans l'ordre habituel, question de mieux les marier aux aspects visuels du concert. Il y avait en effet autant de choses à voir qu'à écouter. Tout au long de la soirée, animée par France Beaudoin, des images d'archives de la construction du Stade et des Jeux de Montréal étaient projetées sur écran géant, tandis que de jeunes gymnastes défilaient avec des drapeaux ou exécutaient des numéros sur scène, devant l'orchestre. On a aussi eu droit, comme entrée en matière historique, à un extrait de discours fort solennel de Jean Drapeau.

Une vidéo de Nadia Comaneci s'adressant aux Montréalais pour leur souhaiter un bon concert ainsi que de nombreux témoignages et images évoquant les souvenirs de baseball et de football associés au Stade ont ponctué la soirée. À certains moments, de chaque côté de la scène, d'autres athlètes sautaient sur des trampolines. Sur le plan logistique, tout était fort bien rodé et bien organisé.

Pendant que l'OSM jouait La grande porte de Kiev de Moussorgski, nos vétérans des Jeux sont revenus sur scène en tenant par la main de jeunes sportifs qui seront peut-être, un jour, des espoirs olympiques. Un moment fort touchant.

Ceux qui étaient présents aux concerts de l'OSM au Parc olympique par les années antérieures diront sans doute qu'il s'agissait du plus calme en ce qui concerne la foule, que l'on a déjà vue plus enthousiaste et plus bruyante. Peut-être la chaleur écrasante a-t-elle eu pour effet de calmer tout le monde. Quoi qu'il en soit, on a eu droit, encore une fois, à un événement réussi, à la hauteur de ses ambitions et, surtout, emblématique d'une ville dont on peut dire qu'elle est aussi éprise de musique que de sport.