Que ce soit dans ses sketchs humoristiques avec Jimmy Fallon, sur les tapis rouges de cinéma ou à une partie de la NBA avec sa femme Jessica Biel, Justin Timberlake incarne la perfection.

Rarement a-t-on vu un artiste autant au top du top, vendredi soir.

JT a été la cause de 17 000 sourires et corps dansants qui ont quitté le Centre Bell le coeur complètement séduit et ravi. Ils ont été témoin d'un spectacle de 150 minutes unique. Celui d'un crooner qui fait passer le public d'une ambiance d'hôtel huit étoiles vintage à une grande messe pop contemporaine en passant par un bar de Nashville et un plancher de danse suave de club. Danser, chanter, séduire, amuser: totalement inné quand on s'appelle Justin Timberlake.

Heureux d'être sur scène, hier? Complètement. «Ceci n'est pas de la fumée, c'est la meilleure foule depuis le début de cette tournée...et nous avons fait 89 spectacles», a-t-il lancé à la foule, à quelques mots près.

Avec un décor à l'image de l'esthétique en noir et blanc de la pochette des albums The 20/20 Experience, Timberlake est apparu après une succession d'images d'archives. La mise en scène: un cabaret à grand déploiement avec son armée de musiciens baptisée les Tennessee Kids: des choristes, percussionnistes, une section de cuivre et une pléiade de cordes.

Avec ses baskets blancs, le chanteur dansait avec la sexy cool attitude qu'on lui connaît. Timberlake a interrompu Pusher Love Girl pour permettre à la foule d'applaudir et de crier à pleins poumons. Une belle façon de ponctuer sa chanson aux détours inattendus à l'image de ses albums The 20/20 Experience.

Des danseurs l'ont rejoint pour Gimme What I Don't Know (I Want). Après Rock Your Body, l'énergie a monté d'un cran pendant Like I Love You. Simplement accompagné d'un piano, Timberlake a livré une version de fin de soirée d'hôtel chic de My Love, avant de la transformer en version club. Ce n'était pas tout: la chanson s'est terminée avec un solo de guitare, avant que les basses rap de TKO ne donnent aucun répit à la foule.

Justin Timberlake incarne l'intégrité et dégage une confiance saine. Il assume son passé un peu quétaine avec N'Sync autant que son statut de star de la pop. Au fil des années, il a su se réinventer. L'an dernier, il a lancé deux albums pop de haute voltige à contre-courant de l'industrie. Tel un crooner visionnaire, son approche est à la fois classique et avant-gardiste.

Dans sa tournée, Timberlake ne renie pas pour autant les titres chauds et désirables de son album FutureSex/Lovesounds, sorti en 2006. Pendant Sexy Back, le Centre Bell aurait pu exploser.

Toujours inspiré

Divisé en trois parties, son spectacle de plus de deux heures trente réservait des surprises au public. Des extraits de reprises d'Elvis Presley (Heartbreak Hotel), Michael Jackson (Human nature), Kool & The Gang (Jungle Boogie) et Bell Biv DeVoe (Poison). Des titres éclectiques qui montrent tout le spectre sonore dans lequel Timberlake peut exceller et s'amuser.

Summer Love: Jouissif. Holy Grail mixée à Cry Me A River: génial. Un entracte: rarissime en 2014. Timberlake au piano, à la guitare: charmant. Tunnel Vision: sexy. Une allée de danse amovile balayant les airs de long en large le Centre Bell sur les rythmes percussifs hispaniques de Senorita: impressionnant. Les nombreux bains de foule et serrements de main de JT: généreux.

Timberlake (en ville depuis plusieurs jours avec sa femme Jessica Biel) remet cela au Centre Bell plus de neuf mois après les dates initialement prévues pour ses deux spectacles

Son spectacle a beau être rôdé depuis 89 représentations, il demeure inspiré. Au top du top, ce Timberlake.