Cette année encore, le spectacle Revue et corrigée présenté au Théâtre du Rideau Vert est un grand défouloir sur tout ce que l'actualité québécoise a compté de notable ces 12 derniers mois.

Et on s'entend que la province a connu une année faste pour les journalistes et les caricaturistes: printemps érable, élections législatives, Commission Charbonneau, Jeux olympiques, sans parler des nouvelles fournies régulièrement par le monde du spectacle et la télévision.

Les six acteurs de cette sympathique comédie (Suzanne Champagne, Véronique Claveau, Benoît Paquette, France Parent, Sylvain Scott et Marc St-Martin) ont ainsi tiré à boulets rouges sur bien des Québécois qui se sont démarqués en 2012.

Les escrocs de firmes d'ingénierie et de la construction, les élus et fonctionnaires malhonnêtes, les vedettes surmédiatisées, la policière zélée Stéphanie Trudeau (matricule 728) et les naufragés de l'année que sont Jean Charest, Gérald Tremblay et Gilles Vaillancourt, ils y ont tous goûté!

Si 2012 revue et corrigée a un bienfait outre celui de faire rire, voire pleurer de rire, c'est bien de nous rappeler les errements de quelques animateurs de notre société, qu'ils soient politiques, économiques ou artistiques. Une sorte de bulletin de la santé provinciale mis en scène par Serge Postigo avec un penchant pour appuyer fort sur le bobo: Jean Charest et Gérald Tremblay qui ont fait matraquer des manifestants, Jacques Villeneuve et son mépris vis-à-vis du printemps érable ou Richard Martineau à qui l'on fait dire: «la seule personne en qui j'ai confiance, c'est moi!»

Parmi les «vedettes» qui goûtent à la médecine de 2012 revue et corrigée, citons Véronique Cloutier et son obsession vestimentaire, le Dr Gaétan Barrette «rempli de grâce», François Legault qui parle à tort et à travers ou Anne-Marie Losique qui veut se plaindre «aux Droits de la cochonne».

Un des meilleurs moments de la première, jeudi soir, a été quand Véronique Claveau et France Parent ont personnifié les ex-ministres Line Beauchamp et Michelle Courchesne, en chantant Amoureuse, de Véronique Sanson. Une sacrée performance, fort applaudie.

Suzanne Champagne s'est aussi démarquée avec ses imitations parfaites de Pauline Marois: même coiffure, même tailleur, mêmes mimiques, mêmes gestes. Époustouflante. Lors d'un numéro, les «conseillers» de Mme Marois, Mike Ward (Marc St-Martin) et Jean-François Mercier (Sylvain Scott), ont bien fait rire le public, notamment quand le «Gros cave» a fait une de ses traditionnelles montées de lait.

Véronique Claveau et Marc St-Martin se sont aussi distingués lors d'un duo Julie Snyder-Céline Dion très bien fait. Quant à Benoît Paquette, on ne dira jamais assez combien il a le talent d'imitateur dans la peau. Parmi ses meilleures caricatures, notons celles d'Yves Desgagnés, Justin Trudeau, Fred Pellerin, Guy A. Lepage et Stephen Harper qui s'essuie sur le drapeau québécois et déclare: «je suis la preuve vivante que l'évolution n'existe pas».

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2012 revue et corrigée, au Théâtre du Rideau Vert jusqu'au 6 janvier.