C'est dans le chic quartier de Polanco, dans l'immense salle de l'Auditorio nacional, que les 7 doigts de la main ont présenté hier soir leur nouvelle création A Muse. Un spectacle destiné à un public familial, livré avec beaucoup de coeur par les 23 artistes de la troupe, qui ont parfois peiné à rallier les quelque 5000 spectateurs présents.

Il faut dire que le public mexicain, qui a bravé une pluie torrentielle, arrivait par grappes - certains s'installant à leurs sièges près d'une heure après le début de la représentation. Qu'à cela ne tienne, le maître de cérémonie, Roberto Sierra, en a profité pour parler aux enfants, les prenant en photo, leur posant des questions sur l'amour, la peur, le talent, à la manière de l'émission américaine Kids Say The Darndest Things.

Le concept d'A Muse est simple: montrer la créativité de l'enfance et la transmettre au monde adulte, notamment grâce au cirque. Un des moyens employés pour y arriver: la mise sur pied d'ateliers offerts aux enfants deux heures avant le début du spectacle. Ateliers de dessins, de peinture, de jonglerie, etc. Leurs performances sont enregistrées et projetées durant le spectacle.

La scénographie d'Olivier Landreville, qui a travaillé avec la firme Geodezek (GRUBB, Odysso, Cirque du Soleil, mais aussi Kanye West, The Black Keys) pour créer un décor virtuel est de toute beauté. Ces images, parfois animées, et soutenues par la musique, parviennent à occuper la grande scène de l'Auditorio.

Les interventions du maître de cérémonie entre les numéros, quoique sympathiques, brisent le rythme du spectacle (surtout durant la première partie). On préfère voir les vidéos enregistrées, qui sont pour la plupart assez bien intégrés au spectacle. Certains numéros sont parfaitement reliés aux thèmes. C'est le cas du numéro d'équilibre, de main à main, ou encore des numéros jubilatoires de planche sautoir et de trampomur. Mais certains numéros exécutés sur fond de musique rock - numéro de mât chinois ou de tissu aérien, nous éloignent du monde de l'enfance. Il faut dire que dans une aussi grande salle, le côté intime des 7 doigts se perd, même si les artistes sont en dialogue avec el publico.

Cela dit, la présence sur scène d'une petite de 10 ans, qui est un peu le fil conducteur de la pièce, est très prometteuse et donne un sens à ce spectacle de cirque interactif encore un peu vert. La petite en question est la fille de Gypsy Snider et Patrick Léonard, deux des cofondateurs des 7 doigts et elle est tout à fait à sa place. Et A Muse trouvera sans doute son erre d'aller. Jusqu'à présent, 12 000 billets ont été vendus pour les représentations de Mexico.

L'agitation des 7 doigts se poursuit. Dès la semaine prochaine, la metteure en scène d'A Muse, Gypsy Snider, se rendra à Boston, où elle participera à la conception des chorégraphies de la comédie musicale Pippin, que met en scène Diane Paulus, celle-là même qui a mis en scène le nouveau spectacle sous chapiteau du Cirque du Soleil, Amaluna.

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Jusqu'au 12 août à l'Auditorio nacional.