Quand les spectateurs d'un Métropolis plein à craquer font un signe de coeur avec leurs doigts, les bras en l'air, au son d'une chanson aussi prenante que With Every Heartbeat, c'est tout simplement à se demander pourquoi les radios commerciales boudent Robyn en Amérique du Nord.

Pourtant, TOUTES les chansons de la chanteuse suédoise sont des bombes pop. C'est la preuve que beaucoup trop d'artistes ont 10% de talent et 90 % de marketing poussé derrière eux par des bonzes de l'industrie du disque.

Robyn est une artiste au grand talent, et elle a un sens inné du hit. Hier soir, vers 22h, la chanteuse au look garçonne et aux cheveux courts d'un blond platine a lancé le bal avec Time Machine, Fembot et une version plutôt rock de Cobrastyle, chanson empruntée à ses compatriotes suédois des Teddybears.

Au cours de la dernière année, la chanteuse de 31 ans a lancé trois albums, ou plutôt un projet, Body Talk, sorti en deux parties, qui ont ensuite donné lieu à un best of, sorti en novembre dernier.

Robyn fait de l'euro-pop irrésistiblement dansant et accrocheur, traversé par un éclair de génie. Sur scène, il n'y a qu'elle, deux claviéristes et un batteur. Robyn chante bien en voix, tout en dansant vigoureusement, avec ses mouvements tout en bras. Disons qu'elle n'a pas besoin de faire de work-out en tournée.

Robyn n'est pas un personnage dont l'image est un produit songé par des producteurs qui veulent se remplir les poches (Ke$ha). Sa musique est plus importante que ses costumes (Lady Gaga). Et sur scène, pas de feux d'artifice et de rose bonbon (Katy Perry) ou de chorégraphies compliquées qui donnent inévitablement lieu à du lypsinc (Britney Spears).

Et en se produisant dans des salles comme le Métropolis plutôt que dans des amphithéâtres, ça donne lieu à des spectacles où la foule danse en transe, rien de moins. Hier soir, c'était pratiquement impossible de se faufiler sur le parterre. Pendant Dancehall Queen et Dancing On My Own, c'était frénétique dans le Métropolis.

Et Robyn n'est pas qu'une machine à hits dansante. Nous mettons au défi le plus anti-pop des mélomanes de ne pas être le moindrement touché par une ballade comme With Every Heartbeat... Impossible !

C'était la chanson avant le premier rappel. Ont suivi U Should Know Better (sans Snoop Dogg), Konichiwa Bitches et Be Mine!. Et pour le dessert, Robyn a servi Hang With Me, puis elle a fredonné un segment de Dancing Queen d'ABBA, avant de conclure avec son tout premier succès, Show Me Love, datant de 1997.

C'était un bel hommage au fertile terreau pop qu'est la Suède, troisième exportateur de musique au monde derrière les États-Unis et l'Angleterre.

Robyn était passée par Montréal l'été dernier dans le cadre du festival Osheaga, mais elle se produisait en même temps que les têtes d'affiche, The National et Arcade Fire. L'été prochain, sa carrière pourrait prendre un autre tournant, elle qui  assurera la première partie de plusieurs spectacles de Katy Perry.

Mais ne sautons pas d'étape et revenons à hier soir... C'était magique.