On l'a déjà souligné, parmi les 22 productions des Coups de théâtre, deux catégories dominent la programmation concoctée par Rémi Boucher: les spectacles de danse et les spectacles sans paroles, l'un n'excluant pas l'autre.

Durant cette première semaine de Coups, ce sont donc trois spectacles de danse qui ont été présentés, dont la création d'Hélène Blackburn, Variations sur le sacre du printemps; We danse to forget, de la compagnie belge fAbuleus, et le spectacle d'ouverture, Satin et vin blanc, de la compagnie flamande Kopergietery.

Construite autour des poèmes du Néerlandais Hans Lodeizen, Satin et vin blanc est une sympathique performance qui met en scène 13 très jeunes adolescents, qui dansent sur des thèmes opposés de l'oeuvre de Lodeizen: la solitude et l'amitié, la beauté du monde et sa mièvrerie. «Tout est un jeu», finissent-ils par nous dire.

Mise en scène par Eva Bal, avec des chorégraphies inventives d'Ive Thuwis, cette pièce avec surtitres est assez singulière. La musique est particulièrement bien choisie pour soutenir le jeu de ces très jeunes acteurs, qui déploient une énergie et une joie de vivre qui nous permettent d'apprécier ces tableaux parfois un peu abstraits.

De son côté, le Théâtre de l'oeil a mis sur les rails sa nouvelle création Sur 3 pattes, de Simon Boudreault, une espèce d'ode à la nature et aux saisons qui passent. Dans une impressionnante scénographie de Richard Lacroix, une caméra sur trépied apparaît sur un monticule de déchets et s'anime après avoir été déclenchée par les battements d'ailes d'un papillon.

De cet amas de détritus surgira la nature dans tout ce qu'elle a de plus belle, avec sa vie animale représentée par un écureuil et même un ours - dont ne saisit pas très bien la présence. Tout ça pour vous dire qu'un incendie de forêt sera causé par notre écureuil qui s'amuse avec un briquet. Mais que ce n'est pas grave, car la forêt se régénérera et sera encore plus luxuriante.

Bien accueillie par les groupes scolaires invités à la première représentation de cette création québécoise, la pièce de Simon Boudreault comporte toutefois de nombreux moments contemplatifs qui s'étirent parfois indûment, rompant les liens qui se créent pourtant avec l'écureuil ou avec la caméra. Il reste que le procédé est extrêmement efficace lorsque cette caméra s'intéresse de près à cette vie en mutation, dont le résultat est projeté sur un grand écran à l'arrière-scène. Ceux qui l'auraient manqué pourront se reprendre en février à la Maison Théâtre.

À voir

Ce week-end, courez voir Les mécaniques célestes, nouvelle création du Théâtre des confettis (pour les enfants de 4 ans et plus), sublime spectacle-installation sans paroles de Claudie Gagnon, certainement mon coup de coeur depuis le début du festival.

Les courtes saynètes sont interprétées par Jonathan Gagnon et Marianne Marceau, avec la participation d'un bruiteur et musicien exceptionnel, Frédéric Lebrasseur, qui vaut à lui seul le détour. Les enfants peuvent déambuler dans le décor au début et à la fin de la représentation.

Dernière suggestion pour le week-end: Dr Egg, de la compagnie australienne Jessica Wilson, spectacle multidisciplinaire - marionnettes, vidéo, musique et théâtre - qui met en scène un médecin qui greffe à son patient une nouvelle oreille faite à partir de la chair de sa fille... Intrigant, non?

Les mécaniques célestes: à l'Usine C demain à 14h et à 16h; lundi à 9h, 11h et 13h30. Et le dimanche 28 novembre à 14h et 16h. Dr Egg: à l'Usine C aujourd'hui à 14h et demain à 11h. Les Coups se poursuivent jusqu'au 28 novembre. Détails de la programmation: www.coupsdetheatre.com