Les 7 doigts s'apprêtent à créer un nouveau spectacle pour souligner le 500e anniversaire de la mort du peintre néerlandais Jérôme Bosch. Bosch Dreams, mis en scène par Samuel Tétreault, sera créé le 3 septembre prochain au Théâtre République de Copenhague, au Danemark, où il sera présenté pendant deux semaines.

Le spectacle acrobatique du collectif montréalais sera ensuite présenté dans la ville natale du peintre (Bois-le-Duc, aux Pays-Bas) avant d'entamer une tournée de 24 théâtres jusqu'en novembre. Une exposition consacrée à l'oeuvre complète du peintre de la Renaissance a également été inaugurée en février. 

L'expo qui regroupe 65 oeuvres du maître néerlandais est actuellement présentée au musée du Prado à Madrid, en Espagne.

L'artiste visuel français Ange Potier a réalisé les animations vidéo de Bosch Dreams en s'inspirant d'au moins trois tableaux du peintre: Le jardin des délices, Visions de l'au-delà et Le chariot de foin, des toiles qui regorgent de personnages fantastiques, de monstres et d'animaux.

«Les personnages de la pièce seront intégrés directement dans ces projections», a souligné le cofondateur des 7 doigts.



L'artiste à travers l'histoire

Samuel Tétreault a en effet choisi de représenter sur scène des artistes qui ont été directement influencés par l'oeuvre de Jérôme Bosch, incluant Salvador Dali et Jim Morrison du groupe The Doors, auteur de A Ship of Fools (également le titre d'une toile de Bosch). Un professeur d'histoire de l'art et sa fille font aussi partie des personnages.

«On voulait explorer l'univers de Bosch à travers le regard de ces personnages, a expliqué Samuel Tétreault au cours d'un entretien téléphonique. Sa vision du bien et du mal, du paradis et de l'enfer, sur ce qui nous attend après la mort.» 

Bosch sera incarné par l'acrobate Will Underwood dans un rôle muet. Cinq autres interprètes partageront la scène avec lui, dont Héloïse Bourgeois, Evelyne Lamontagne et Jorge Petit.

«Il y a beaucoup d'allers-retours dans le temps, nous dit le metteur en scène. On traverse plusieurs époques, le Moyen Âge, la Renaissance et la pensée humaniste pour voir comment ces thèmes-là ont évolué. On se rend compte que Bosch remettait en question les dogmes de son époque.»

Du point de vue de l'acrobatie, on peut s'attendre à des numéros aériens au cerceau et à la corde lisse, mais aussi de mât chinois et de jonglerie. «Tout ça est au service du récit du spectacle, qui aborde ces questions fondamentales que posait Jérôme Bosch. Mais avec des projections comme on en a rarement fait.»

Le spectacle commandé par la Fondation Jérôme-Bosch 500 pourrait être présenté à Montréal à la fin de 2017. C'est à tout le moins ce que souhaitent Les 7 doigts.