Vous voulez voir de quel bois se chauffent les finissants de l'École nationale de cirque? Cinq élèves qui complètent cette année leur formation supérieure présentent ce week-end un Atelier de recherche gratuit à la TOHU. À ne pas confondre avec le spectacle des finissants, présenté au printemps.

Cet Atelier de recherche et de création s'inscrit bien sûr dans leur parcours scolaire, mais il est monté sur une base totalement volontaire. Pendant 15 semaines, en dehors de leurs heures de cours - durant les mois d'été - ces élèves travaillent avec un maître de piste à la création du spectacle. Nicolas Cantin, Tony Chong, Estelle Clareton y ont tous été associés.

Cette année, c'est la conseillère artistique Johanne Madore (ex-interprète de Carbone 14, O Vertigo, Éloize, etc.), qui dirige les cinq élèves. «C'est une occasion pour eux de se donner le temps de faire de la recherche, précise-t-elle. De s'initier aussi au processus de création. Avec un droit à l'erreur. C'est un exercice qui les sort un peu de leur formation technique.»

Les cinq participants forment déjà un groupe bien soudé. Parmi eux, James Gonzalez Palacios, Erika Nguyen, Maude Parent et Émile Pineault ont déjà présenté quatre spectacles en marge de leur formation, dont le dernier, God Save Circus a été présenté le printemps dernier au Théâtre Sainte-Catherine. Kyle Driggs, lui, s'est rajouté au groupe pour la création de Croisé.

«Ça s'appelle Croisé parce qu'il s'agit du croisement de leurs univers et du mien, explique Johanne Madore. J'aime travailler avec le mouvement, le théâtre physique, d'images aussi. Je voulais que le corps soit une écriture sur scène, un coup de crayon, un coup de fusain. Avec des lignes courbes, des lignes droites. On est parti de cette idée graphique», détaille celle qui a mis en piste le spectacle des finissants de 2009, Les mandalas du désir.

Parmi les numéros aperçus lors des répétitions, une chorégraphie de groupe où les artistes manipulent des tiges de bambous, dans une scène de rébellion contre le personnage principal, incarné par Kyle Driggs. «Les corps sont des calligraphies, précise Johanne Madore. Les ratures aussi. On joue sur la notion de temps, le noir et le blanc, le jour et la nuit. Mais il y a à travers tout ça une espèce de recherche du trait parfait.»

Les performeurs seront en état de jeu au moment où le public s'installera. Un numéro d'équilibre sur des tiges métalliques fait aussi partie du programme. Vous y verrez également un duo au double cerceau. De la jonglerie et des figures acrobatiques au sol... Bref, une vraie création, avec de vraies contraintes. Et certainement un avant-goût des talents qu'on verra l'an prochain.

Les 12 et 13 octobre à la TOHU.